Les journaux gabonais « Ezombolo » et « La Une » ont été suspendus pour six mois « pour non respect des institutions de la République », selon un communiqué du Conseil national de la communication (CNC) samedi.
« Le CNC constate que (…) Enzombolo et La Une persistent dans le non respect des institutions de la République et les personnalités qui les incarnent », lit-on dans le communiqué, qui annonce la suspension de ces deux journaux « pour une période de six mois ».
Reprochant notamment a l’Ezombolo d’avoir qualifié le président gabonais Ali Bongo de « bibendum national », ou d’avoir lancé « un appel à l’insurrection » dans l’armée, le CNC accuse également le journal « La Une » d’avoir « qualifié de +chiffe molle+ » le gabonais Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine.
« Cette suspension est la suspension de trop. Elle survient de façon arbitraire alors que, sans être inquiétée, à chacune de ses parutions, la presse pro-présidentielle (…) traîne dans la boue toute forme de contestation », a pour sa part réagi dans un communiqué un mouvement de la société civile « Ca suffit comme ça ».
Au mois de janvier, le journal « Echos du nord » et la télévision gabonaise de l’opposant André Mba Obame, « TV+ », ont été suspendus temporairement, après avoir diffusé les « voeux à la nation » de l’opposant qui s’était autoproclamé président en janvier 2011.
Lors de la cérémonie des voeux de Nouvel an à divers organismes publics dont le Conseil national de la Communication (CNC), le président Bongo avait demandé plus de fermeté au CNC: « Au regard de nombreux dérapages quotidiens dont une certaine presse s’est fait la spécialité depuis plusieurs mois, il est permis de s’interroger: pourquoi l’organe régulateur n’est-il pas en mesure d’appliquer les textes en vigueur? Si (…) je reste attaché à l’exercice de la liberté d’expression, j’en appelle toutefois à une action plus vigoureuse (…) face aux errements constatées ».