À l’issue de la concertation entre le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, et une dizaine de syndicats, le 3 août dernier, autour des questions brulantes de l’actualité économique et sociale du pays, le chef du gouvernement gabonais a annoncé la suspension des contrôles de commerce sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre.
Trouver des solutions aux maux qui minent le quotidien des populations à travers des rencontres d’échanges entre le Premier ministre Raymond Ndong Sima et les centrales syndicales qui ne cessent d’exprimer leur ras-le-bol face à la cherté de la vie et la détérioration des conditions au sein des nombreuses entreprises du pays, a été l’objet de la dernière concertation tenue le 3 août dernier à la Primature.
En attendant, d’autres rencontres dans les prochains jours entre tous les partenaires au développement et le gouvernement en vue d’un suivi et d’un règlement harmonieux des problèmes socioéconomiques, Raymond Ndong Sima a indiqué que les contrôles de commerce étaient suspendus sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre afin de lutter contre de la parafiscalité galopante, décriée par les syndicalistes.
«Un numéro vert a par conséquent, été mis à la disposition des usagers afin que soient démasqués, tous les contrevenants à cette mesure», indique la presse de la Primature.
Les hôtes du Premier ministre se sont étonnés du fait que, malgré une certaine embellie de l’économie nationale, les denrées alimentaires soient de plus en plus chères pour le plus grand nombre, au point de créer un climat d’insécurité sociale dans la société.
«La montée exponentielle des prix des denrées de première nécessité était la conséquence de la sous productivité nationale car, le déficit criard de la production entraîne automatiquement une flambée des prix sur le marché national. En favorisant l’entrée gratuite de certains produits sur le territoire national, l’État subventionnait en quelque sorte ceux-ci afin que la mercuriale y soit respectée», a indiqué, Raymond Ndong Sima en réponse aux préoccupations des syndicalistes.
Prenant à cœur les préoccupations exprimées par ses interlocuteurs, Raymond Ndong Sima a indiqué que «la solution tant décriée n’était pas propre au Gabon, mais due à une conjoncture mondiale qui a des retombées sur des économies faibles».
Les différentes rencontres rendues possibles au niveau de la Primature marquent une volonté des autorités compétentes de trouver des solutions efficaces capables de venir à bout de ces difficultés qui plombent le quotidien des Gabonais.
On peut tout de même s’interroger sur la signification profonde d’une telle mesure : suspendre les contrôles des commerce pour limiter l’inflation revient à reconnaître une corruption significative au niveau des contrôleurs, une corruption connue puisqu’on compte sur son arrêt pour faire baisser les prix ! De plus, c’est aussi avouer que ces contrôles ne sont d’aucune utilité puisqu’on peut s’en passer sans grand risque… En clair, les commerçants qui trichent, voire vendent des marchandises non conformes, n’ont jamais été inquiétés jusqu’ici du fait de la corruption des contrôleurs et pourront continuer à le faire mais « moins cher ». Annoncer la fin des contrôles plutôt qu’un renforcement de la protection de la libre concurrence, n’est-ce pas s’avouer impuissant ? Doit-on généraliser cette impuissance aux contrôles douaniers ? Aux contrôles sanitaires ?