Maurel et Prom tire son épingle du jeu au premier semestre à la faveur d’une hausse du cours du pétrole mais aussi de la prise en compte pour la première fois des ventes d’huile du champ de Sabanero en Colombie.
La hausse de l’or noir fait flamber les ventes
Ainsi, les affaires de Maurel et Prom se portent très bien, le groupe ayant vu son chiffre d’affaires progresser de 24% par rapport à la même période de 2011 pour s’établir à 225,9 millions d’euros. La société de production et d’exploitation pétrolière a en effet profité principalement de du renchérissement du cours du pétrole (prix de vente moyen de 113,2 dollars le baril au Gabon contre 109,8 dollars le baril pour le premier semestre 2011) et de la prise en compte pour la première fois des ventes d’huile du champ de Sabanero en Colombie. Aussi, le groupe a bénéficié d’une évolution favorable du cours de l’euro/dollar. La moyenne du cours l’euro/dollar s’élève ainsi à 1,297 dollar pour 1euro au cours du premier semestre 2012 contre 1,404 dollar pour 1 euro au premier semestre 2011.
Toutefois, à l’incident survenu fin janvier sur la plate-forme 100 du champ Omoc-Nord ne sera pas exempt de conséquences.Maurel et Prom explique qu’il « se fera sentir jusqu’à la fin du troisième trimestre 2012, date ajustée du raccordement des puits des plates-formes de substitution. ». Ainsi, la production du groupe a faibli à 16 491 barils par jour après 18 016 barils par jour au premier semestre de l’exercice précédent. En dépit de cet incident, le groupe confirme son objectif d’atteindre une production à 100% d’environ 24 500 b/j à fin 2012. Cet objectif sera atteint grâce au raccord de quatre plates-formes supplémentaires pendant les mois de septembre, novembre et décembre.
Profil opéable
De par son profil opéable, Maurel et Prom est une cible très convoitée par des majors qui peinent à renouveler leurs réserves alors que le pétrole disponible est enfoui en eaux profondes. Le groupe a également vu son stock de pétrole augmenter grâce aux nouvelles découvertes réalisées au Gabon, (où il réalise 60% de son chiffre d’affaires) et à l’acquisition d’actifs au Nigeria, pays dans lequel il compte doubler de taille. La montée en puissance des activités et la diversification des actifs assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier. Par ailleurs, les rumeurs de changement de contrôle sont alimentées sont alimentée par l’âge avancée des dirigeants dont le président Jean-François Hénin étant âgé de 68 ans. Il reste en effet, l’actionnaire de référence de l’entreprise avec 23,6% du capital. Alors, quoi de mieux pour aiguiser l’appétit d’investisseurs ou industriels étrangers ? En juin dernier, des informations de presse faisaient état d’un intérêt très prononcé de Royal Dutch Shell envers la société indépendante française. Dans le passé, c’était l’italien Eni qui n’était pas indifférent au dossier. Les deux propositions ont été purement rejetées. Concernant la rumeur Royal Dutch Shell, il n’y a pas de fumée sans feu. Le PDG du groupe pétrolier avait déclaré dans une interview accordée l’année dernière que « L’avenir le plus probable pour Maurel et Prom est de s’adosser à un autre groupe ou d’être racheté dans le sens où une société de la taille de Maurel et Prom a peu de chances de rester indépendante longtemps ». Mais le titre du groupe a profité de récentes rumeurs d’OPA par le groupe Royal Dutch Shell puisqu’il s’est s’apprécié de 30% depuis son point bas de juin sur les 10 euros. L’action n’a tout juste que combler son retard accusé depuis le mois de mars, la cyclicité de la valeur l’a rend très sensible aux variations des cours du pétrole. Mais on est encore loin des plus des plus hauts de Juin/ Juillet 2011, période à laquelle Maurel et Prom oscillait autour des 17 euros.
Il est difficile de donner une valorisation « juste » qui pourrait être appliquée à l’action, eu égard au potentiel de ses permis d’exploration. Or, rien ne dit que ces explorations débouchent automatiquement sur la découverte de gisement de pétrole. Par ailleurs, les rumeurs qui font état d’intérêts, de rapprochements, voire de partenariats, surement encore animer la valeur tant que l’ultime opération ne se concrétisera pas.