Par RFI
Aussitôt rentré à Libreville, le 11 août, André Mba Obame, adversaire malheureux d’Ali Bongo à la dernière présidentielle, se dit plus motivé que jamais pour reprendre son combat politique contre le chef de l’Etat. Il a demandé la tenue d’une conférence nationale et a affirmé que la Cour pénale internationale allait enquêter sur les violences lors des émeutes à Port-Gentil après l’élection présidentielle en 2009. L’ancien ministre de l’Intérieur de Bongo père devenu adversaire numéro 1 de Bongo fils, a regagné le Gabon après 14 mois passés à l’étranger, principalement pour des raisons de santé.
C’est un homme déterminé mais encore en convalescence qui est apparu samedi à sa descente de l’avion. Plusieurs centaines de personnes attendaient l’opposant gabonais. Des cris de joie des banderoles qui ne cachent pas les attentes : « Bienvenue Mr le président ». « Nous voulons une conférence nationale souveraine ». Il s’agit bien de soutenir celui qui en janvier 2011 s’était autoproclamé président et qui revient avec l’intention de reprendre le combat politique.
Au cours d’une brève conférence improvisée à son domicile, entouré de ses proches, André Mba Obame a réaffirmé son souhait de voir organiser une conférence nationale : « C’est le seul moyen de sortir le pays de la crise sans verser de sang ». Le pouvoir gabonais rejette une telle proposition.
En 2011, son parti l’Union nationale, a été dissous, son immunité parlementaire a été levée, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour trouble à l’ordre public. Mais les menaces du pouvoir ne semblent pas émousser sa détermination à reprendre le combat politique.
André Mba Obame, Principal opposant gabonais: « Je suis prêt à poursuivre le combat et suis favorable à la tenue de la conférence nationale, c’est-à-dire donner la parole au peuple. »
Revenant sur les violences qui ont suivi l’election d’Ali Bongo en 2009, contestée par l’opposition, André Mba Obame a assuré que la Cour pénale internationale est aux portes du Gabon pour enquêter sur les victimes de Port-Gentil. « On a massacré des gens. On les a jetés par hélico », a-t-il assuré.
Hier matin, la présidence gabonaise estimait que le retour d’André Mba Obame à Libreville était un non évènement, mais que la justice pourrait éventuellement rouvrir son dossier.