Lors d’une conférence de presse animée par les membres de la Commission ad hoc de l’Ordre Gabonais des Architectes (OGA), ce mardi 14 août à Libreville, cette structure a donné son point de vue sur le concours national d’architecture organisé par l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT). A-t-on constaté.
Ce concours a pour objet, la réhabilitation de la salle des banquets, et la transformation du Palais des spectacles en immeuble de bureaux, est en train d’être organisé depuis le 12 juillet dernier par l’ANGT et publié par voie de presse.
Notons que dans une Lettre ouverte au Directeur Général de l’ANGT), l’OGA constate que les trois bâtiments en présence sur le site de la « Cité de la Démocratie », les Palais des congrès, des Banquets et des spectacles forment « un ensemble organique fonctionnel et complémentaire de très grande valeur architecturale ».
« Le Palais des spectacles avec ses 1200 places est depuis près de 40 ans la seule et principale salle de type théâtre multifonctionnel au Gabon et plus particulièrement à Libreville dans un environnement urbain qui a vu sa population multiplié par 10 », souligne la Lettre.
Et de poursuivre : « Malgré les années d’incurie, on peut encore observer la grande qualité d’exécution et de tenue de la structure mixte en béton armé et en acier qui n’a pas été altéré. L’harmonie des propositions du foyer et de la grande salle, la qualité des revêtements en marbre précieux polychromatiques, les panneaux monumentaux ouvragés en bois du pays…forment un ensemble original qui doit être restauré. Le comble serait de le dénaturer pour en faire un banal bâtiment bureaux alors que l’espace environnant appelle plutôt à être densifié architecturalement ».
Avant d’ajouter : « Sur un aspect patrimonial, ces bâtiments sont témoins de l’histoire de notre pays et de notre continent pour avoir été réalisés pour les assises de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1977. Ils s’inscrivent dans une période remarquable de production de grands équipements urbains structurants ».
Quarante ans plus tard, indique ladite Lettre, on s’attendrait plutôt à une continuation du développement des équipements plutôt qu’à une réduction de ceux-ci notamment par l’inopportune proposition d’ériger à l’intérieur du volume du Palais des spectacles un immeuble de bureaux et de supprimer l’unique Palais des spectacles du pays.
L’OGA, somme toute, propose à l’ANGT à prendre des mesures conservatoires du patrimoine architectural, en l’invitant à trouver un autre site dans l’enceinte de la « Cité de la Démocratie » pour les besoins de la construction d’un immeuble de bureaux ; à réhabiliter l’ensemble des trois bâtiments dans les règles de l’art en conservant les programmes initiaux.
Par ailleurs, sur le plan règlementaire du concours, l’OGA tient à relever les points suivants : une consultation de ce type est l’occasion de choisir en toute transparence le projet qui convient à l’environnement et aux besoins exprimés ; ce concours doit non seulement permettre de réaliser le meilleur projet mais aussi de garantir par le remboursement des frais, l’effort professionnel consenti par chaque participant.
L’OGA prend en référence la Mission Française Intergouvernementale pour la Qualité des Constructions Publiques (MIQCP), et les règlements de l’Union Internationale des Architectes (UIA).
Grosso modo, l’OGA invite l’ANGT à revoir l’organisation de ce concours, aussi bien sur son objet que sur son règlement.
L’occasion faisant le larron, les hommes et femmes des médias ont été édifiés sur « l’exercice professionnel », avec comme points d’orgue, « L’Architecte en libéral » ; « La Responsabilité illimitée » ; « Les structures » ; « Les relations contractuelles entre Maître d’ouvrage et l’Architecte », décortiqués par l’OGA.
Les membres de la Commission ad hoc ayant animé la conférence de presse sont : Désiré Méfane ; Gaston Lira ; Théophane Babia ; Bernard Dieudonné Mavoungou ; Jean Pierre Maissa ; Thierry Okengué ; Erichk Mauro et Jean Noel Ngokouba.