La police gabonaise a dispersé mercredi à l’aube une quarantaine de personnes qui préparaient à Libreville un meeting prévu dans l’après-midi par le parti dissous de l’opposant André Mba Obame, l’Union nationale (UN).
Selon une source à l’UN, deux personnes ont été arrêtées.
« On était venu occuper la place du marché (de Cocotiers, un quartier populaire du centre-ville). Vers 6h du matin, des policiers nous ont dit que la manifestation était interdite. On a dit qu’on restait. Quelques minutes plus tard, six camions de policiers sont arrivés. Ils ont lancé des grenades lacrymogènes et frappé les gens », a affirmé sous couvert de l’anonymat un sympathisant de l’UN.
De son côté, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Jean Eric Nziengui Mangala a affirmé: « L’ancien ministre de l’Intérieur (M. Mba Obame) sait qu’il faut demander une autorisation. Ils ne l’ont pas demandée. La manifestation n’est donc pas autorisée. Nous sommes les garants des libertés publiques ».
Le porte-parole n’était pas en mesure de confirmer les arrestations dans l’immédiat.
« Nous irons à Cocotiers à 15h (heure prévue du meeting) comme prévu », a cependant affirmé le secrétaire exécutif adjoint de l’UN Gerard Ella Nguema. « Arrivera ce qui arrivera », a-t-il ajouté.
Lors du retour au pays de M. Mba Obame samedi, après 14 mois d’absence en raison de problèmes de santé, l’UN avait appelé à manifester en faveur de la tenue d’une « conférence nationale souveraine ».
A son arrivée, M. Mba Obame a notamment lancé: « Ou c’est la violence politique ou la conférence nationale. (…). C’est le seul moyen de sortir le pays de la crise sans verser de sang ».
M. Mba Obame avait contesté la victoire à la présidentielle d’Ali Bongo, le fils de l’ancien président Omar Bongo décédé en 2009, et s’était autoproclamé président de la République en 2011, avant de se réfugier plus d’un mois dans une agence onusienne de Libreville.
Son parti, l’UN, a été dissous et n’a pas le droit d’organiser de manifestations. L’immunité parlementaire de M. Mba Obame a été levée et il est poursuivi pour « trouble à l’ordre public ». Il risque de deux mois à un an de prison.