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Gabon : violents affrontements en marge de la manifestation de l’opposition

Un militant de l’UN aux prises avec les forces de l’ordre dans une rue de Libreville, le 15 août 2012. AFP PHOTO / XAVIER BOURGOIS
Par Ursula Soares

De violents affrontements entre policiers et manifestants ont eu lieu, mercredi 15 août, à Libreville, en marge d’une manifestation des partisans de l’opposant André Mba Obame, du parti dissous Union nationale (UN). Selon des témoins, plusieurs personnes ont été blessées et une dizaine arrêtées. Le ministre de l’Intérieur affirme que la manifestation n’avait pas été autorisée.

L’UN avait appelé à une manifestation dans le centre de Libreville, dans le quartier de Cocotier, pour réclamer une conférence nationale. Ce rassemblement, prévu pour se tenir ce mercredi, en milieu d’après-midi, n’a pas été autorisé. Dès l’aube, les policiers ont dispersé la quarantaine de militants venus occuper les lieux. Au moins deux personnes ont été arrêtées, a affirmé l’UN.

Dans l’après-midi, plusieurs centaines de manifestants qui s’étaient réunis au siège de l’UN et qui se dirigeaient vers le lieu où devait se réaliser le meeting, ont été violemment dispersés. Lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, des véhicules ont été sacagés et des poubelles incendiées. Le secrétaire exécutif adjoint de l’UN, Gérard Ella Nguema, était sur place. Joint par RFI, il conteste la légitimité du gouvernement d’Ali Bongo et dénonce les forces de l’ordre qui se sont interposées et qui ont empêché la tenue du meeting.

Gérard Ella Nguema, Secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale: « C’est le même ministre qui a dissous notre parti qui nous parle d’autorisation. Quelle autorisation ? »

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, affirme qu’aucune autorisation n’a été déposée pour l’organisation de cette manifestation à Libreville, d’où l’intervention des forces de l’ordre.

Jean François Ndongou, Ministre de l’Intérieur du Gabon: « Nous n’étions pas informés d’une manifestation. Ils n’avaient aucune autorisation. »

Le retour de l’opposant Mba Obame

André Mba Obame est rentré au pays, le samedi 11 août, après 14 mois d’absence pour des raisons de santé. A son arrivée, son parti, l’UN, avait appelé à manifester en faveur de la tenue d’une « conférence nationale souveraine » en vue d’obtenir une nouvelle Constitution et des élections législatives et présidentielle. Au sujet de cette conférénce, Mba Obame avait alors déclaré : « Ou c’est la violence politique ou la conférence nationale (…). C’est le seul moyen de sortir le pays de la crise sans verser de sang ». Des propos qui ont été entendus par le ministère de l’Intérieur comme des appels « à l’insurrection et à la désobéissance civile » selon un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, ministère qui l’a accusé de vouloir déstabiliser la République.

Cet opposant gabonais et ancien ministre de l’Intérieur avait contesté la victoire à la présidentielle d’Ali Bongo, le fils de l’ancien président Omar Bongo, décédé en 2009. Mba Obame s’était également autoproclamé président de la République en 2011. Depuis l’année dernière, il ne bénéficie plus d’immunité parlementaire et est actuellement poursuivi pour « trouble à l’ordre public ». Il risque de deux mois à un an de prison.

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