Mis sous pression par les entreprises affiliées à la Confédération patronale gabonaise (CPG), l’État gabonais s’est acquitté d’une partie de sa dette intérieure. Celle-ci est en effet passée de 179,4 milliards de francs CFA en septembre 2010 à près de 100 milliards de francs en août courant, soit une baisse de 44%.
Cette annonce a été faite par la CPG, qui regroupe la plupart des entreprises installées au Gabon, à la faveur d’une conférence de presse tenue le 11 août à Libreville. Cette confédération regroupe près de 300 entreprises, reparties en 16 syndicats dans 22 branches d’activités dont une branche du secteur bois qui a mis en place récemment deux fédérations destinées aux PME-PMI. De source proche du ministère de l’Économie, cette coalition syndicale contribue à hauteur de 80% au Produit national brut (PNB).
Ce paiement intervient quelques jours après la rencontre entre le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, et les responsables de la CPG. Lors de cet échange, Henri Claude Oyima, président de la CPG, a parlé, entre autres du «coût très élevé de la vie actuelle ; situation qui nécessite une intervention des plus hautes autorités du pays, et aussi de la dette intérieure qui plombe la plupart des entreprises devant alors mettre la clé sous le paillasson».
En réponse aux inquiétudes de ses hôtes, le Premier ministre, qui avait promis que «l’État soutiendra les PME qui veulent s’investir dans des secteurs productifs à même de favoriser l’éclosion de véritables hommes d’affaires gabonais», rassurant également les membres de la CPG de la volonté de l’État de liquider, dans de meilleurs délais, la dette intérieure. Le gouvernement a donc tenu parole. Reste à savoir si le gouvernement respectera le chronogramme prévu dans le cadre de la convention signée entre l’État gabonais et le Club de Libreville.
En septembre 2010, en effet, avait été annoncé Le Club de Libreville N°6, un nouveau mécanisme permettant d’échelonner le paiement de la dette de l’État gabonais aux entreprises sur une période de 48 mois, soit 4 ans. «Le montant global est de 200 milliards de francs CFA duquel il convient de réduire les prélèvements de la TVA, les impayés et tout ce qui a été déduit après les audits qui ont été organisées auprès de la DGCP mais aussi au niveau des services du Trésor public. Le montant net, in fine, est de 181 milliards de francs CFA», avait alors expliqué Henri-Claude Oyima.
A la différence des clubs de Paris et de Londres, le Club de Libreville a été créé en 2004 pour permettre à l’État gabonais ne pas privilégier la seule dette extérieure et de s’occuper également du remboursement de la dette intérieure qui accusait souvent bien des retards et mettait bien d’entreprises à mal. Le Club de Libreville a été institué comme étant l’interlocuteur unique de l’État gabonais pour le traitement de la dette intérieure. Ainsi, en présentant un front uni, les entreprises créancières de l’État acquièrent un poids qu’individuellement elles ne peuvent avoir afin d’obtenir un traitement global et équitable du problème de la dette.