Les services de crédits rapides sont bien installés dans la capitale gabonaise. Les citoyens y font volontiers recours, fuyant les tracasseries et les lenteurs administratives imposées par les banques.
Les abords des services du Budget, de la Solde, du Trésor Public ou des Banques ont depuis plusieurs années cédé des parcelles d’expression aux agents des pseudo-sociétés de micro-crédits. Plusieurs heures par jour, des milliers de prospectus sont distribués aux usagers de ces différentes institutions.
Les premières victimes, ou plutôt ceux qui ont le plus l’oreille attentive aux belles promesses sont ceux des clients des banques ou du trésor qui se sont vus refuser des crédits, sous des prétextes peu compréhensibles.
Pour de nombreux fonctionnaires accostés chaque jour, « c’est difficile de faire autrement », avoue Michel qui continue en ces termes: « vous-mêmes vous voyez comment les banques, pourtant en sur-liquidité, nous font balader. Tant que tu n’as pas encore fait vingt allers-retours et grimper mille marches, tu n’auras rien. Nous ne sommes pas des mendiants ».
Bien plus facile pour d’autres de fustiger la faiblesse de leurs concitoyens quand ils peuvent, eux, s’assurer l’accord d’un crédit. « C’est un piège tout fait », explique Jean-Clair, haut cadre. « Quand tu n’as pas le choix, tu fais quoi ? », reprend Armand, agent d’une de ces sociétés aux milles solutions, comme pour énoncer le seul argument qui tienne dans sa quête du client facile.
Le phénomène a pris une ampleur difficile à diminuer, à défaut de mettre un terme à l’existence de ces entreprises, parfois légalement constituées. Il revient au gouvernement de mettre en place des mécanismes pour faciliter l’accès du gabonais au crédit dans les banques.