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Émeutes des Cocotiers: la prison pour une douzaine de participants

Une fois n’est pas coutume, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, a usé de célérité envers la cinquantaine de manifestants du 15 août dernier, dans les quartiers Cocotiers et Nkembo. Pour troubles à l’ordre public et vandalisme, une douzaine d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.
Les choses sont allées relativement vite pour les personnes interpellées le 15 août dans le triangle Cocotiers-Mairie de Libreville-Ancienne Sobraga où se sont déroulées les manifestations ayant débouché sur une émeute entre les forces de l’ordre et les partisans de l’Union nationale, formation politique interdite qui voulait organiser un meeting ce jour-là. Auditionnées le mardi 21 août, une douzaine d’entre elles ont été emprisonnées à la prison centrale de Libreville.

Tenant une conférence de presse le lundi 20 août 2012, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, a indiqué qu’on comptabilisait une dizaine de personnes interpellées «du côté de la brigade nord du camp Gros Bouquet (…) une vingtaine du côté de la Fopi (et) une dizaine du côté de la préfecture de police de Libreville.» Ce qui a laissé conclure à une cinquantaine d’interpellations.

Le procureur a alors précisé qu’«il y a certainement des personnes qui étaient au mauvais moment au mauvais endroit». C’est sans doute à cet effet que, selon le quotidien L’union, un sujet camerounais nommé Yves Ndzana Ekang a été relaxé. Il en est de même pour un sujet libanais nommé Tarek qui photographiait les émeutes avec son téléphone GSM, selon des sources libanaises. On compte également des mineurs qui ont été remis à leurs parents mais qui devront revenir au tribunal le jeudi 23 août. On mentionnera toutefois que certains de ces prévenus ont été arrêtés, le 15 août, dans leurs domiciles du quartier Cocotiers, ainsi qu’en ont témoigné de nombreux habitants du quartier. Éric Etoughé, Clémentine Akoghé et Carly Ovono Obiang, par exemple, comptaient parmi ces prévenus interpellés à domicile, ainsi que noté par la presse le jour de l’émeute.

On devrait donc déduire qu’au terme de l’instruction effectuée par le parquet, plus de la moitié des prévenus ont été relaxés. La douzaine de partisans de l’Union nationale incarcérés à la prison de Libreville sont accusés de troubles à l’ordre public et d’actes de vandalisme.

L’annonce de leur emprisonnement n’a donné lieu à aucune communication des leaders de l’Union nationale, sans doute préoccupés par les obsèques d’Elisaberthe Nwanda auxquelles ils ont assisté ce mercredi 22 août. La jeune dame est décédée au Centre hospitalier de Libreville, des suites des émeutes du 15 août.

L’emprisonnement de ces vandales supposés a cependant suscité une vive controverse sur les réseaux sociaux proches de l’opposition. Notamment sur les pages Facebook du groupe de discussion Infos Kinguélé. On pouvait notamment y lire : «Ces enfants que la justice envoie en prison ne sont ni des voyous encore moins des brigands. Ils ne sont pas coupables de malversations financières ni de mauvaise gestion de la chose publique. Leur seul tort, la liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression et de communication qui est pourtant garantie par notre constitution. Je demande leur libération sans conditions» ou «Et maintenant qu’ils sont en prison et à la merci de ces bourreaux qu’est ce qu’il faut faire pour eux? Parce que là ! Ils sont abandonnés à eux mêmes. Je prie Dieu pour eux !» ou encore et plus étonnant, «des supposés participants à la marche du 15-08 se sont exprimés sur des antennes de la chaîne nationale, pourquoi diantre n’ont-ils pas été arrêtés puisqu’ils ont avoué publiquement avoir participé?»

Le 20 août, le procureur de la République avait bien averti : «Nous allons frapper au cœur de la délinquance quelque soit son origine et ses acteurs, quelle soit juvénile ou sénile, force restera à la loi. Pour marquer d’avantage notre volonté de traquer les auteurs de troubles à l’ordre public, nous punirons avec tous les moyens de droit les auteurs des dégâts du 15 aout 2012.»

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