Au Gabon, soixante-deux personnes interpellées lors du meeting de l’opposition qui avait été réprimé par la police le 15 août dernier comparaissaient ce jeudi 23 août devant le tribunal de Libreville. Au terme de l’audience qui a duré jusqu’au milieu de la nuit, le procureur de la République a requis des peines de prison ferme. Le tribunal rendra sa décision le 30 août pour les prévenus poursuivis pour destruction et pillage des biens d’autrui. Quant aux 42 personnes poursuivies pour trouble à l’ordre public, elles seront fixées sur leur sort le 6 septembre.
Onze heures, l’audience démarre. Le président du tribunal exige un huis clos pour la sérénité des débats. La défense s’oppose. Deux avocats claquent la porte. L’audience, cependant, se poursuit.
Les prévenus sont divisés en deux groupes. Les premiers sont poursuivis pour troubles à l’ordre public. Parmi eux, trois Camerounais et personne ne reconnaît avoir participé aux manifestations. Seul un prévenu craque : « J’étais devant ma maison. Un homme m’a demandé de rejoindre les manifestants pour défendre mon avenir ». Le président du tribunal demande : « Où est cet homme ? ». Le prévenu hésite et finit par désigner l’homme qui l’a mis dans cette galère.
A 20h20, l’audience prend fin. Le procureur requiert la prison ferme pour chacun. L’affaire est mise en délibéré pour le 6 septembre.
20h40, douze autres prévenus sont appelés à la barre. Ils sont poursuivis pour destruction et pillage des biens d’autrui. Face à eux, un commerçant mauritanien dont la boutique a été pillée. Les prévenus nient tout en bloc. Le commerçant est prié d’apporter le film de la vidéo de surveillance du magasin afin de rattraper les vrais pilleurs. En attendant, les prévenus resteront en prison jusqu’au 30 août.
« C’était le procès des petits poissons », murmure un avocat épuisé. Il est 22h30.