Jean Eyéghé Ndong, vice président de l’Union nationale (UN) et notable du 2e arrondissement de Libreville qui compte les quartiers Nkembo et Cocotiers, est enfin monté au créneau, le 24 août 2012, en vue de donner la réplique aux déclarations des membres du Parti démocratique gabonais (PDG) de son arrondissement concernant les émeutes du 15 août dernier à Libreville.
L’ex-député de l’arrondissement théâtre des évènements a, d’entrée de jeu, battu en brèche l’idée selon laquelle «les compatriotes qui ont marché à Nkembo et aux Cocotiers ont semé le désordre et saccagé plusieurs biens des paisibles citoyens. Une telle version des faits émanant de quelques résidents ou natifs du 2e arrondissement, tous membres du PDG, (…) pêche par son caractère partiel et partial. De ce fait, elle ne peut éclairer objectivement l’opinion nationale et internationale».
L’ancien Premier ministre s’est plaint du traitement médiatique de ces émeutes : «Les quelques échauffourées qui ont lieu (…) n’ont curieusement pas été médiatisés par le service public de radiodiffusion télévision gabonaise, pourtant situé à quelques centaines de mètres des lieux de la manifestation». Il s’étonne donc de ce que «quelques individus (…) viennent se pavaner dans une télévision d’État pour parler d’un évènement» qui pourrait étonner les téléspectateurs qui «n’en ont pas vu les images». Partant, Jean Eyéghé Ndong a déploré le fait que le téléspectateur gabonais soit informé des évènements se déroulant dans son pays «par des médias étrangers».
L’ex-député de Nkembo et Cocotiers a réitéré les explications déjà données par sa famille politique pour justifier l’organisation du rassemblement problématique, sans requête envers les autorités idoines : «S’il faut reconnaitre que ce meeting n’était pas autorisé par le ministère de l’Intérieur, c’est bien parce que l’UN qui en était l’initiateur est déclaré dissout par une décision que les responsables de ce parti n’ont cessé de contester à juste titre.» Et d’indexer le pouvoir qui a «fait appel aux forces de l’ordre non pas, comble de malheur, pour encadrer la manifestation et éviter ainsi d’éventuels débordements, mais pour faire la casse». Un tantinet pince-sans-rire, il a interrogé : «peut-on imaginer Mr Myboto, Mr Eyéghé Ndong, Mr Oyé Mba, Mr Ntoutoume Ngoua, Mme Missambo, Mr Rougou et d’autres cadres du parti présents en train de se livrer à un désordre de rue ?»
L’ancien Premier ministre a laissé entendre que l’objet du meeting ayant tourné à l’émeute était de demander l’organisation d’une conférence nationale et la réhabilitation de l’Union nationale. «La conférence nationale est une exigence nationale. Qu’on y aille car tous les gabonais, ceux du pouvoir et ceux de l’opposition, société civile y compris, y gagnent puisque c’est le Gabon qui en sort assaini. Les quelques PDGistes qui sont d’abord et après tout des citoyens que j’ai l’honneur et plaisir de rencontrer me confessent leur adhésion intime à cette idée. Le rétablissement de l’Union nationale est un acte de salut public. C’est pourquoi nous l’exigeons.»Un peu auparavant, Jean Eyéghé, s’adressant à ceux qui taxent sa famille politique de conglomérat de traitres, a clamé : «Si les gabonais qui posent les problèmes politiques de manière contradictoire sont considérés comme des affamés qui veulent assouvir leurs ambitions personnelles et «manger», si des gabonais, pour avoir servi aux côtés du président Omar Bongo, pour le simple fait qu’ils expriment des idées contraires au pouvoir actuel sur la base des faits observés, doivent être considérés comme des traitres, eh bien qu’on nous pende».
