Construit au milieu des années 1950, le Village Lumière d’Albert Schweitzer tombe en ruine alors que s’approche la célébration du centenaire de la construction du célèbre hôpital de Lambaréné.

La lèpre fut l’un des maux majeurs de la première moitié du XXème siècle. Au cœur de l’Afrique Equatoriale, de nombreuses familles furent frappées et séparées. L’engagement de la Communauté Internationale donna naissance à des structures spécialisées telles que l’hôpital d’Ebeign près d’Oyem, d’Egnongale au sud Cameroun où des centaines de Gabonais se rendirent pour se soigner et apprendre un métier telle que la vannerie.

Pour les populations du sud et centre du Gabon, la salut vint du célèbre humaniste Albert Schweitzer qui entreprit de construire vers 1949 une structure pour les lépreux. En 1952, il obtient le Prix Nobel de la paix et c’est avec cet argent qu’il finit les travaux de ce qui deviendra le ‘village lumière’ où s’installèrent aussitôt près de cent cinquante familles.

Jusqu’à ce que la lèpre soit considérée comme partiellement éradiquée, le village lumière rayonnait.

Pourtant les années ont passé. Cinquante ans après la livraison du village, quelques anciens malades sont encore là, guéris mais nostalgiques d’un village qui a connu son heure de gloire et qui se meurt comme se meurent ses bâtiments aujourd’hui vétustes.

Situé à un jet de pierre du lieu où vécut Albert Schweitzer, le village des lépreux ne bénéficie plus d’une attention particulière alors qu’à l’approche du centenaire est l’occasion de la construction et de la réhabilitation de plusieurs édifices appartenant au patrimoine de la Fondation.

Le village s’est vidé et le départ des derniers survivants pourrait fermer définitivement les portes de cette œuvre humanitaire alors que d’autres projets pourraient être développés à ce même endroit pour qu’enfin l’argent du Prix Nobel n’ait pas servi à rien.