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RDC: le M23 accuse l’armée nationale d’enrôler des enfants

RDC: Près de 25 000 jeunes devraient rejoindre les 105 000 soldats actuels de l’armée nationale.
Près de 25 000 jeunes devraient rejoindre les 105 000 soldats actuels de l’armée nationale.

Le mouvement rebelle de l’est congolais M23 a accusé jeudi l’armée nationale, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de recruter des enfants dans ses rangs. Une information démentie par l’armée, qui reconnaît cependant recruter des jeunes, mais pas des enfants. Et c’est dans ce contexte que le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, après avoir passé quatre jours en RDC, arrive ce samedi au Rwanda pour discuter de la résolution du conflit à l’est de la RDC.

Depuis le début du mois d’août, l’armée a entamé une campagne de recrutement de jeunes entre 18 et 25 ans. L’objectif serait de rajeunir les effectifs. Près de 25 000 jeunes devraient rejoindre les 105 000 soldats actuels.

Le M23, lui-même accusé par les Nations unies de recruter des enfants, accuse à son tour l’armée nationale de faire de même. Officiellement en tout cas, il n’est pas question d’enrôler en dessous de 18 ans.

Mais le problème n’est pas là, selon l’ONG Civis Congo, une association de promotion du civisme et de la bonne gouvernance. Pour elle, recruter des jeunes dans l’armée dans l’état où elle est aujourd’hui est un non-sens. Ce serait recruter des « criminels en herbe », indique Me Jean Robert N’senga, avocat au barreau de Goma et coordonnateur de l’association, qui souligne plutôt la nécessité de créer une véritable armée républicaine.

L’armée congolaise, mal payée, mal organisée, est confrontée à de nombreux défis à l’est avec ses groupes rebelles, ainsi qu’en plein centre du pays avec des embryons de mutinerie, notamment dans les Kasaï.

DIDIER REYNDERS AU RWANDA POUR PARLER DE LA RDC
Après quatre jours passés en République démocratique du Congo, le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, arrive au Rwanda pour une visite de 48 heures au cours de laquelle la résolution du conflit à l’est de la RDC sera un sujet central.

Dans la foulée, le chef de la diplomatie belge visitera le centre de transit de Nkamira, dans lequel un millier de réfugiés, en majorité des Congolais ayant fui les violences dans le Nord-Kivu, attendent d’être transférés dans un camp un peu plus au sud.

Lors de son entrevue avec le président congolais Joseph Kabila en milieu de semaine, le ministre des Affaires étrangères belge s’était montré ferme à l’égard du Rwanda, accusé par l’ONU d’alimenter l’instabilité politique de son voisin. Il a notamment déclaré que son objectif premier était qu’il n’y ait pas d’ingérence sur le territoire de la RDC, assurant qu’il le répèterait ce week-end à Kigali.

Si l’entrevue dimanche avec son homologue rwandaise Louise Mushikiwabo est arrêtée, sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagamé reste à confirmer. La dernière visite ministérielle belge au Rwanda remonte à septembre 2010. L’ancienne puissance coloniale n’a d’ailleurs pas été invitée par le Rwanda à l’occasion des cinquante ans de son indépendance, le 1er juillet dernier.

Bruxelles reste en effet accusée d’avoir instauré un clivage ethnique dans le pays, prélude, selon Kigali, au génocide des Tutsis.

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