Annie-Flore Batchiellilys a lancé dimanche 26 août 2012 au PK 6 de Libreville la première édition du festival « Une étoile est là » avec un spectacle gratuit, en récompense à la jeunesse de ce quartier désœuvré du troisième arrondissement.
Accompagné de nombreux autres artistes pluridisciplinaires tels que Jean Romain Ngueméné, Conteur, Michel Ndaot, acteur accompagné de son Atelier Yeno, ainsi que des musiciens Evine de la Joie, B-Good le rasta, le groupe Bandz Mundji et d’autres artistes en herbe, la fille de Mighoma, du nom du village natal d’Annie-Flore Batchiellilys, a tenu à répondre à une promesse faite au jeune de ce quartier. Pendant une semaine en effet, armés de pelles, machettes, houe, râteaux et brouettes, ils ont creusé, désherbé, curé les coins et les recoins de cette zone largement insalubre. La récompense a donc été ce concert gratuit qui leur a permis d’assister à la prestation de cette grande voix de la musique gabonaise.
Pour Annie-Flore Batchiellilys, il n’était pas question de quitter ce quartier où elle a séjourné un moment sans y apporter un plus. «Depuis des mois je vis au PK6 et en entrant dans ce quartier, je me suis dit que ces jeunes qui sont ici n’ont pas la possibilité d’avoir 10 000 francs CFA pour venir me voir chanter. Par ailleurs, j’ai un devoir moral de léguer ce que m’ont transmit papa Akendengue, Oliver Ngoma et bien d’autres. Donc, je me suis dit, il faut que je donne un peu de moi à ces jeunes», a-t-elle déclarée lors de la conférence de presse organisé avant le spectacle.
Cette action hautement citoyenne a de ce fait débouché sur le re-baptême de la ‘’la rue du bangando’’ devenue est « Rue de la jeunesse consciente du PK6« . «Ce geste marque l’implication de la chanteuse à la voix mélancolique dans la lutte contre l’insalubrité», apprécie un journaliste de l’Agence gabonaise de presse (AGP).
Annie Flore Batchiellilys est la principale promotrice du festival Les Nuits atypiques de Mighoma, un événement organisé dans son village natal à 4 kilomètres de Tchibanga, chef-lieu de la province de la Nyanga, dans le sud du Gabon. Une initiative qui puisait sa source dans le refus de l’exode rural, ayant incité l’artiste à pousser les populations plus jeunes à se tourner vers les anciens et à revaloriser leur culture.