La Coalition de la société civile Gabonaise (CSCG), a livré dans une déclaration le 29 août dernier, son sentiment sur la situation qui prévaut actuellement au Gabon depuis le retour au pays du secrétaire exécutif de l’Union nationale, parti de l’opposition dissout, André Mba Obame.
Réuni au sein du CSCG, une autre branche de la société civile gabonaise, certains membres de cette coalition, ont condamné, au cours d’un point presse tenu le 29 août dernier à Libreville, les agissements de l’opposant André Mba Obame et des membres du Mouvement Ça suffit comme ça « instrument d’intoxication qui prétend incarner la société civile mais dont le seul but est d’attiser la haine entre les Gabonais ».
Dans une déclaration lue par son porte-parole, Guy René Mombo, la CSCG a porté son intérêt sur plusieurs points qui, selon les membres de cette coalition, participent à rendre délétère le climat politique actuel, à savoir le discours livré par l’ancien Baron du PDG, actuel opposant, André Mba Obame, lors de son retour de Paris le 11 août dernier, l’idée de l’organisation d’une conférence nationale souveraine, les émeutes de Cocotier, ainsi que l’action du Mouvement Ça suffit comme ça lancée contre le directeur de cabinet du président Ali Bongo, Maixant Accrombessi.
«En dépit de leur [l’opposition incarnée par les anciens hiérarques du parti au pouvoir dont André Mba Obame, Zacharie Myboto, Jean Eyeghé Ndong, Casimir Oyé Mba ndlr] solidarité et responsabilité dans la situation quasi chaotique dont les populations gabonaises se font encore l’écho au quotidien, il est regrettable que le discours incendiaire et la volonté belliciste de ces derniers n’aient pour dessein que de transformer le Gabon en un champ de ruine et de désolation, simplement, selon eux, pour justifier la tenue d’une conférence nationale souveraine. N’est-ce pas là la folie du génocide ou les germes de la guerre civile dont ils font le lit, en faisant croire à ceux qui les écoutent que l’amélioration de leurs conditions de vie est au bout de ce sacrifice ?», a déclaré Guy René Mombo.
Une déclaration qui laisserait entendre que le climat peu reluisant qui règne actuellement au Gabon relèverait des actes posés ou appels lancés ici et là par les membres de l’ex-Union nationale, appelant la population à «ne plus confondre l’opposition spontanée à l’ensemble de l’opposition».
En effet, «même si l’opposition traditionnelle qui s’est construite sans les va-t-en-guerre d’aujourd’hui, auxquels le peuple gabonais reproche les troubles actuels, cette opposition qui a brillé de mille feux grâce à des grandes figures dont certains ténors ont tiré leur révérence, elle subit actuellement les manigances des néo opposants en vedette qui composent cette opposition spontanée, dirigée par un groupe d’anciens tenants du pouvoir dont la fortune sert à bâillonner le reste de l’opposition», a expliqué Mombo.
Ne se reconnaissant pas dans le mouvement Ça suffit comme ça, et réaffirmant avec force leur indépendance vis-à-vis des partis politiques, les membres de la CSCG ont précisé qu’«il est de notoriété publique que les organisations de la société civile n’ont aucun projet politique, sauf le cas de girouettes qui font le choix de se dévoyer, comme il en est de certains compatriotes qui s’affichent en bêtes de foires aux côtés de leurs mentors, tapis au sein de l’opposition spontanée».
«La fameuse revendication de la tenue d’une conférence nationale souveraine nous paraît inopportune et inadaptée aux attentes réelles des populations ; comble de paradoxe cette demande est adressée aux autorités dont ils disent ne pas reconnaitre la légitimité», déplore Guy René Mombo.
La coalition de la société civile a également condamné la campagne de «dénigrement, de xénophobie et la préméditation au lynchage du directeur de cabinet du chef de l’État, Maixant Accrombessi», avant de conclure : «enfin, nous appuyons solennellement notre engagement à poursuivre le combat pour la bonne gouvernance et le bien-être des populations. Aussi, en appoint aux initiatives en cours en matière de lutte contre la délinquance financière, nous avons engagé un plaidoyer et diverses autres actions au sujet des biens mal acquis qui touchent certains anciens et nouveaux dignitaires de la république. De même, nous sommes pleinement engagé à contribuer aux réformes visant la satisfaction des besoins sociaux de base et la défense du pouvoir d’achat des ménages».