Crédité d’un BB- par Standard and Poor’s, la note du Gabon a été placé, ce 6 septembre, sous une perspective négative par cette agence de notation financière en raison de sa mauvaise gestion budgétaire, de sa dette et de sa forte dépendance aux revenus pétroliers.
Malgré les communiqués victorieux de la présidence, la « bonne » santé de l’économie nationale est loin de convaincre ceux qui l’observent depuis l’étranger. Pays producteur de pétrole, le Gabon «pourrait voir sa note dégradée s’il continue à accumuler les retards dans le remboursement de ses dettes (…) Nous pensons que la gestion budgétaire s’est dégradée ces derniers mois», indique l’agence, précisant avoir été informée par le gouvernement gabonais du non acquittement d’arriérés de paiement auprès d’un fonds d’amortissement en euro-obligations.
Ce fonds de garantie doit être alimenté régulièrement et sert à rembourser le capital à échéance. Selon Standard and Poor’s «le gouvernement semble toutefois avoir l’intention de payer les montants dus au cours des prochains mois et respecter le calendrier prévu». Le gouvernement gabonais enregistre en général des excédents budgétaires et il a remboursé ses arriérés au secteur privé gabonais en août dernier.
En 2010 et 2011, les excédents budgétaires ont été plus faibles que les années précédentes en raison des dépenses liées à la co-organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les dépenses d’investissement pour 2012 pourraient encore affecter ces excédents. Le Gabon est actuellement noté BB- par Standard and Poor’s, ce qui le place dans la catégorie spéculative.
La perspective négative traduit la possibilité d’une dégradation de la note souveraine si la culture de mauvais payeur annexé au Gabon ne s’améliore pas. L’agence précise enfin qu’elle pourrait réviser «les perspectives de stabilité si elle constate une amélioration de la gestion budgétaire et de la dette», ainsi qu’une plus grande transparence.