Le président Ali Bongo oppose une fin de non-recevoir à l’opposition sur l’organisation d’une « conférence nationale souveraine ». Dans un discours qui se voulait exceptionnel devant les deux chambres du Parlement, ce mercredi 12 septembre 2012, le chef de l’Etat a fermement rejeté cette demande qui mobilise les partis d’opposition depuis plusieurs semaines.
Devant les députés et sénateurs, Ali Bongo s’est montré combatif. Principale cible : l’opposition qui lui réclame une conférence nationale souveraine.
Ali Bongo, président de la République gabonaise: « Je ne redoute pas le dialogue, mais je ne dialoguerai pas avec des personnes qui ne respectent ni les institutions de notre pays, ni ceux qui les incarnent. »
Pour le numéro un gabonais, cette conférence n’a d’autre objet que de perpétrer un véritable coup d’Etat constitutionnel, ouvrant la voie à la tenue de petits arrangements entre amis.
Louis-Gaston Mayila, président de l’Alliance pour le changement et la restauration: « Je regrette qu’Ali Bongo se soit posé en chef de clan, mettant en accusation ceux qui ne pensent pas comme lui. »
« Je refuse cette conception tropicale de la gestion des affaires publiques », a martelé Ali Bongo Ondimba, après avoir martelé qu’en 1990, le Gabon avait déjà organisé une conférence nationale. « A l’époque, les opposants d’aujourd’hui étaient au pouvoir et avaient refusé une telle rencontre », a-t-il rappelé.
Ali Bongo s’est ensuite présenté comme un homme de dialogue. Il a cependant tout de suite insisté pour dire qu’il ne recevrait pas ceux qui ne reconnaissent pas les institutions de leur pays et boudent son autorité.
Autre message fort devant les députés et sénateurs : le renouvellement de la classe politique. Ali Bongo a suggéré aux parlementaires de voter une loi qui obligerait les partis politiques à présenter 30% de femmes et 30% de jeunes parmi leurs candidats aux élections.
Enfin, Ali Bongo a fustigé le tribalisme et la xénophobie, qui prennent des proportions inquiétantes dans le pays.