Le 12 septembre 2012, Ali Bongo, dictateur hériter du régime bongoïste au Gabon, a prononcé un discours solennel devant son parlement pédégiste. C’est un discours par lequel il a, sans ambages, refusé de reconnaître le bien-fondé d’une Conférence Nationale Souveraine au Gabon.
Ce refus catégorique, sanctifié devant les deux chambres de son parlement godillot, constitue, aux yeux du BDP-Modwoam, un acte d’agression directe et frontale à l’encontre du Peuple gabonais. Pire, c’est là une véritable déclaration de guerre qui ne peut rester sans réponse radicale de la part de toute l’opposition, surtout quand elle vient d’un faussaire et fraudeur qui croit pouvoir s’imposer indéfiniment à un Peuple fier et digne comme celui du Gabon.
La réaction du Peuple doit, donc, être proportionnelle.
A tous ceux qui rêvaient encore de faire entendre raison à Ali Bongo, à tous ceux qui ont toujours accordé aux Bongo le bénéfice du doute, à tous ceux qui ont cru qu’Ali Bongo et tous ses acolytes pouvaient avoir le sens de l’intérêt général qui les aurait poussés à accepter, sans y être forcés, le dialogue national, consensuel et réparateur que l’opposition responsable lui proposait, le BDP-Modwoam ne peut que rappeler ce qu’il a toujours dit : Rien de bon ne peut se passer au Gabon tant qu’un Bongo sera au pouvoir et le changement que les Gabonais attendent ne viendra ni par les urnes ni par le miracle, et encore moins par la bonne volonté des Bongo.
Nous y sommes. Donc.
Pour le Peuple gabonais, la question des Bongo Ondimba est désormais une question de vie ou de mort, une question qui interpelle l’instinct même de la survie de tout un Peuple : il s’agit maintenant de faire un choix clair entre l’acceptation ad vitam aeternam de la mort lente sous la despotique monarchie des Bongo et le refus citoyen qui doit désormais être le nôtre de continuer à subir, sans broncher, les brimades et les meurtrissures. L’effort de libération nationale s’impose désormais à tous, et ce malgré les sacrifices, malgré les douleurs, malgré les peurs et les appréhensions qu’un tel processus de libération nationale suppose. Aucun Peuple ne s‘est jamais libéré de la dictature par le miracle, encore moins par la bonne volonté du dictateur. Pour nous Gabonais, il n’y a pas d’autres choix. Il n’y a plus d’autres choix.
Chers compatriotes :
Le propre du dictateur cancre est de ne jamais savoir ni lire dans les signes du temps—un pays qui n’en peut plus de subir la meurtrissure de la paupérisation généralisée—ni écouter les voix du temps—celles d’un peuple qui attend que son droit à la souveraineté démocratique soit enfin, après 45 ans de bongoïsme inhibiteur, affirmé.
Le propre du dictateur cancre, c’est également de toujours se mettre en position de hors-sujet à chaque fois que les légitimes revendications du Peuple s’expriment.
Ainsi :
– Quand le peuple dit « Nous avons faim ; nous voulons des emplois et le développement », le dictateur, éberlué par une telle requête, répondra toujours, hors-sujet, en disant : « De quoi vous plaignez-vous ? Regardez tous les beaux immeubles que je construis ». Autrement dit, le dictateur cancre ne comprend jamais que ce ne sont pas les immeubles, les stades et les échangeurs bâclés qui font le développement d’un pays, que ce ne sont pas des parlements nationaux construits avec l’argent issu de l’aumône des Chinois ou des Canadiens au Gabon qu’un peuple mange, mais bel et bien le simple manioc, la banane, le poisson et la viande, donc tous ces biens de première nécessité que l’on ne peut, hélas, facilement acquérir dans un pays souffrant du type de chômage chronique dont souffre le Gabon depuis près de trois décennies (35% !) ; que ce qui fait le développement d’un pays, ce ne sont pas des échangeurs au rabais, mais les indicateurs de bien-être que sont le plein emploi, la capacité pour le peuple de se soigner dignement, d’éduquer librement ses enfants et, enfin, la disponibilité des opportunités économiques qui permettent la libre et indépendante poursuite du bonheur, chacun selon son talent et chacun selon ses capacités ; qu’un pays ne peut accéder au développement durable sans partage équitable des ressources nationales ; qu’aucun citoyen ne peut s’épanouir dans un pays où l’accès aux opportunités est dicté par l’appartenance au parti ou au clan au pouvoir, et encore moins par l’inféodation de tous aux dérives monarchiques d’une famille. Ce langage-là, chers compatriotes, aucun Bongo Ondimba ne peut le comprendre. A leurs oreilles, cela sonne comme du mvet conté à un chien ;
– Quand le peuple dit : « Nous voulons une conférence nationale souveraine en vue d’instaurer la démocratie intégrale immédiate », le dictateur, éberlué par une telle requête, répondra toujours, hors-sujet, en disant : « Pourquoi vous plaignez-vous ? Regardez comment notre pays vit dans la paix ; il n’y a pas de crise chez nous ». En d’autres termes, le dictateur cancre ne comprend jamais que quand il est, justement, forcé d’aller faire une déclaration exceptionnelle et extraordinaire devant le Parlement, il confirme lui-même la crise que, pourtant, il ne cesse de nier. Le dictateur cancre, par ailleurs, ne comprend jamais que ce n’est pas une « paix » fabriquée, puis imposée pendant 45 ans par la force policière et militaire qui épanouit un peuple, mais bel et bien une Paix découlant d’un consensus national qui mettrait réellement au centre de la Cité les préoccupations démocratiques de toute la Nation, préoccupations par lesquelles le Peuple commanditerait librement lui-même sa destinée en élisant, en toute transparence et en toute confiance, les leaders de son choix dans un contexte d’Etat de droit ; un dictateur cancre ne peut comprendre la simple équation selon laquelle aucun pays ne peut accéder au développement durable et optimal sans démocratie.
En rejetant, cette fois très officiellement, la proposition de « Conférence Nationale Souveraine » de l’opposition, Ali Bongo vient de creuser davantage le sillon de sa propre chute. Il n’y a donc plus aucun doute à nos yeux : Ali Bongo, comme tous les dictateurs cancres, tombera. Il tombera d’autant plus vite que ceux qui paraissent encore raisonnables autour de lui finiront bien par l’abandonner comme cela arrive souvent aux dictateurs têtus. C’est inévitable. La posture d’Ali Bongo devant le Parlement ce mercredi 12 septembre 2012 marquera ainsi, dans l’histoire du Gabon, le moment annonciateur de la chute cruelle des Bongo, pourvu que l’opposition qui semble désormais unie sache effectivement lire dans ce moment historique le déclic insurrectionnel dont elle avait tant besoin pour se sentir, dès lors, en droit de proclamer unilatéralement, non seulement la destitution d’Ali Bongo, mais aussi l’avènement d’une nouvelle République au Gabon. Place, donc, à l’Assemblée Constituante Citoyenne (ACOC) !
Chers compatriotes, ne nous y trompons donc plus.
Le « non » officiel et arrogant du dictateur au projet de Conférence Nationale Souveraine est bel et bien un « non » catégorique. Il a été livré publiquement et solennellement devant le Parlement. Rien ne saurait être plus clair aux yeux de la Nation tout entière : ce « non » dictatorial ne saurait non plus être ignoré. Il ne devrait, encore moins, subsister sans recevoir une réponse frontale, vigoureuse et permanente, à partir de maintenant jusqu’à la chute de l’ennemi numéro Un du Peuple gabonais.
Il ne reste plus à l’opposition qui se voudrait désormais unie qu’à prendre ses véritables responsabilités face à l’odieuse offense faite au Peuple gabonais. Bongo doit partir. Plus que jamais. Maintenant.
Fait le samedi 15 septembre 2012
Le Conseil Révolutionnaire
BDP-Modwoam
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