Cinq individus masqués (encagoulés) ont commis un impair en emportant un coffre-fort, au domicile de l’opposant gabonais Me Séraphin Ndaot Rembogo (PDS), sis au quartier Haut de Gué-gué à Libreville, dans la nuit du 15 au 16 septembre2012, aux environ de 4 heures du matin.
Lourdement armés et tous vêtus de noir, les infortunés, qui ont escaladé la barrière, haute de 2m, ont surpris le gardien et l’on ligoté, avant de lui demander sous un nerf menaçant, de les conduire tour à tour : dans le bureau du propriétaire des lieux, où ils fouilleront dans tous les coins pour ne rien trouver d’intéressant. Ils se sont rendus après dans la chambre à coucher du patron des lieux, sous l’escorte du gardien menacé. Fort a été son absence, où comme dans le bureau, ils ont mis la pièce à nu avant d’emporter le coffre-fort.
Le propriétaire s’étant rendu la veille à l’étranger, aucun membre de sa famille n’a pu édifier les journalistes sur le contenu.
Dès lors, ce forfait alimente les conversations des responsables de l’opposition. Pour Me Louis Gaston Mayila, président de l’UPNR, rencontré sur place, et n’ayant pas de preuve pour étayer, c’est un acte qu’il qualifie d’indigne : « c’est un acte d’intimidation politique qui vise à fragiliser l’opposition ». Toujours dans le même sens, Pierre Claver Maganga Moussavou, Président du PSD quant à lui affirme : « le pouvoir savait que Me Ndaot a voyagé ; il en a profité pour semer la terreur ».
Pour un observateur qui a requis l’anonymat : « Les déclarations des opposants gabonais, il ne faut pas les prendre au sérieux. A l’époque où Mba Abessole était opposant, il suffisait de voir une personne ivre tombée, la conclusion était : c’est Bongo qui l’a jeté dans les caniveaux. Quand quelqu’un mourait du paludisme, c’est Bongo qui a envoyé les moustiques le piquer. Ce cambriolage doit-on aussi l’attribuer au pouvoir, quand on sait que le grand banditisme que nous condamnons tous frappe tout le monde que l’on soit riche ou pauvre, de l’opposition ou du pouvoir ? »
Rappelons qu’en 2010, l’ancien Ministre Antoine Yalanzèle était victime de 3 cambriolages dont le 3ème a été fatal à son domicile d’Alibadeng (un quartier de Libreville proche des charbonnages). Le bilan était lourd : un coffre-fort de 350 kg emporté et un meurtre commis au passage des malfrats.
« C’est le pouvoir qui a aussi demandé aux bandits d’attaquer la résidence de ce haut dignitaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) ? » S’interroge l’observateur.
Toutefois, l’enquête ouverte par la police judiciaire, qui a effectué le déplacement sur les lieux du crime, permettra de découvrir ces grands bandits et les mettre hors d’état de nuire. Par Marthe Koutsing