Le Conseil national de la communication (CNC, organe de régulation de la communication audiovisuelle et écrite) a suspendu lundi pour deux mois, les hebdomadaires « Le Scribouillard » et le « Gri-Gri de la Griffe », deux canards réputés très proche du pouvoir et la télévision privée à vocation religieuse TELEMEJ.
Le Scribouillard et Le Gri-Gri de La Griffe sont suspendus pour avoir caricaturé l’ancien Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, quasiment nu, l’intimité recouverte d’un petit cache sexe. « Jean Eyeghe ndong, voleur de femme », c’est le titre qui barrait la Une de l’hebdomadaire Le Scribouillard la semaine dernière. Le même fait divers a été repris et commenté par Le Gri-Gri de la Griffe, un journal satirique paraissant sous forme de Bande dessinée.
Selon ces deux publications, l’ancien premier ministre, passé à l’opposition en 2009, aurait été surpris en flagrant délit d’adultère avec l’épouse d’un cadre de son parti. Pourchassé par l’époux cocufié, M. Eyeghe Ndong aurait trouvé refuge au siège de l’Union nationale (UN, parti de l’opposition dissous par les autorités et dont M. Eyeghe Ndong est l’un trois vice-présidents).
L’ex premier ministre, nie toutes ces accusations et le CNC accuse les deux journaux d’atteinte à la personnalité. Ils écopent donc d’une suspension de deux mois.
La chaîne de télévision privée à vocation religieuse TELMEJ a été suspendue pour deux motifs. Le CNC reproche à la chaîne la diffusion d’un film à caractère pornographique la semaine dernière à midi. Pour ce motif, la chaîne écope d’une amende de 2 millions de FCFA. Le dossier administratif de la chaîne n’étant pas à jour, TV Mej est suspendu jusqu’à nouvel ordre.
Le CNC a également décidé d’auditionner les directeurs généraux de Gabon Télévision (service public) et TV+ (privé) pour diffusion d’informations et d’émissions non équilibrées.
Il y a quelques semaines, le CNC a infligé une interdiction de paraître pendant six mois aux journaux La Une et Ezombolo, jugée très proche de l’opposant André Mba Obame.
A cause de ces sanctions à la chaîne, le CNC qui compte 9 membres s’est vu affublé par les éditeurs gabonais le pseudonyme de « Père fouettard ».