Le ministère de l’Intérieur qui avait enjoint les organisateurs du meeting donné par l’Union des forces du changement (UFC), de ne pas y accorder la parole aux leaders de l’Union nationale, interdite, n’a pas manqué de réagir, avec promptitude, au non respect de sa consigne. Les partis politiques organisateurs risquent la suspension ou la dissolution. Sauf l’UNPR de Me Mayila.
La participation du parti interdit, l’Union nationale de Zacharie Myboto, au meeting donné par l’Union des forces du changement (UFC), le samedi 22 septembre au carrefour Rio, malgré l’avertissement du ministère de l’Intérieur, a poussé ce département gouvernemental à réagir sitôt le rassemblement de l’opposition terminée.
Dans un point presse, donné ce même samedi 22 septembre 2012, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Jean Eric Nziengui Mangala, a rappelé qu’à la suite des démarches menées par Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, président du CDJ, et Louis Gaston Mayila, leader de l’UNPR, qui avaient correctement répondu aux explicitations exigées, «le ministre de l’Intérieur a donné son accord pour la tenue de ce meeting tout en saluant l’esprit légaliste et républicain qui a guidé le organisateurs dans la démarche d’obtention de l’autorisation. En sus, il leur a rappelé que les responsables de l’ex-Union nationale, parti politique dissout depuis le 25 janvier 2010, ne doivent pas prendre la parole au cours de cette circonstance.»
La consigne n’a pas été respectée. De ce fait, le porte-parole de l’avenue de Cointet, siège du ministère de l’Intérieur, n’a pas manqué d’indiquer qu’«En revanche, le gouvernement a noté que si les organisateurs de cette réunion publique se sont conformés à l’exigence d’obtention d’une autorisation pour la tenue de ce meeting, l’on peut déplorer leur attitude de défiance vis-à-vis des lois et de l’autorité de l’Etat.» Et Jean Eric Nziengui Mangala de souligner qu’en donnant expressément la parole aux responsables de la formation politique dissoute, les organisateurs de l’évènement ont enfreint «les termes» de l’autorisation qu’ils avaient reçu pour organiser ce meeting et les articles 41, 42, 45 et 46 de la loi n°16/2001 du 14 février 2012 portant modification de la loi n°24/96 relative aux partis politiques.
Le ministre de l’Intérieur se réserve donc le droit d’appliquer à tous les partis politiques organisateurs les dispositions de cette loi qui vont de la suspension à la dissolution. L’article 40 de la loi susvisée indique en effet que par «décision motivée», le ministre de l’Intérieur peut «suspendre ou dissoudre un parti politique ou un regroupement de partis politiques». L’article 41 de la même loi stipule que la suspension peut survenir, entre autres, en cas d’«organisation de réunions publiques déclarées interdites par l’autorité administrative compétente».
Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin et soulignant que «le gouvernement ne se laissera pas distraire», Jean Eric Nziengui Mangala a indiqué que ces agissements «participent de la volonté d’une frange de compatriotes à installer le chaos dans notre pays.» Si on note que le ministère de l’Intérieur n’a pas donné de date pour faire appliquer les sanctions dont il se réserve le droit, on devra remarquer qu’un seul parti membre de l’UFC pourrait y échapper : l’UNPR de Me Louis Gaston Mayila dont le courrier, transmis dans la matinée au ministère de l’Intérieur, passait en boucle sur TéléAfrica alors que se déroulait le meeting problématique.
Jean Eric Nziengui Mangala a d’ailleurs spécifié que par cette correspondance, Me Mayila «s’est désolidarisé de l’organisation de ce meeting parce que dit-il et on le cite : «n’ayant pu amener mes pairs à obéir à la consigne des pouvoirs publics, j’ai décidé de ne pas prendre part à ce meeting et à dégager par voie de conséquence ma responsabilité et celle de mon parti, devant les conséquences éventuelles qui peuvent en découler». Refusant par là, de participer à une réunion devenue illégale».
Dans la salle du ministère de l’Intérieur où se tenait le point presse, des journalistes n’ont pas manqué de faire remarquer au porte-parole que le secrétaire général de l’UNPR de Me Mayila avait pris part au meeting, au rang des officiels. Quelle suite le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, entend-il donner à cette affaire ? Wait and see.