Jean-Pierre Mengwang me Ngyema a tiré sa révérence dimanche soir dans un hôpital parisien à l’âge de 74 ans après avoir servi l’état gabonais d’abord en tant qu’instituteur et au plus haut niveau comme Ministre.
C’est le parcours d’un homme dévoué et humble qui vient de prendre fin. Né le 23 juillet 1938 dans la localité d’Ovan (Ogooué-Ivindo), Jean Pierre-Mengwang me Ngyéma est le prototype du petit fonctionnaire de la coloniale qui atteint les sommets de l’Etat. Instituteur des écoles d’applications en 1958, chef de secteur scolaire puis inspecteur entre 1962 et 1966 et directeur de l’Enseignement Protestant de 1966 à 1972. Et puis il y a en 1972 ce premier poste ministériel. Il ne quitte alors le gouvernement qu’en 1980.
Par la suite, cette figure emblématique du protestantisme va occuper les postes de Directeur Général de la SONATRAM, de Haut Commissaire à la Primature avant de revenir au gouvernement entre 1997 et 2002, une période au cours de laquelle il passe à l’Enseignement supérieur et fait construire plusieurs amphithéâtres attirant sur lui pour longtemps les faveurs de la jeunesse estudiantine.
Mais l’homme, père de six enfants et marié, a surtout contribué à donner au scoutisme et au mouvement des éclaireurs ses lettres de noblesse. La consécration vient en 1981 quand il est élu membre du Comité Africain du Scoutisme. Peu étonnant pour un instituteur de sa trempe marqué par l’envie d’éduquer et de former aux réalités de la vie comme ce fut le cas avec un autre instituteur protestant du nom de Simon Bonnier Ella Mba, un des pères du scoutisme gabonais qui a tiré sa révérence en juin dernier.
Jean-Pierre Mengwang avait bénéficié de plusieurs distinctions. Pour ne citer que celles d’Officier dans l’Ordre de l’Education Nationale en 1971, de Grand Officier dans l’ordre de l’Etoile Equatoriale en 1988 et de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Gabonais en 1993. C’est donc une âme consacrée à l’éducation des jeunes gabonais qui vient de rejoindre le monde du silence.