Au cours du débat général de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur «l’ajustement ou le règlement des différends internationaux par les moyens pacifiques», Ali Bongo Ondimba a insisté sur l’importance d’une coopération entre les Etats pour relever les défis auxquels est aujourd’hui confrontée la communauté internationale.
Grand défenseur de la paix dans le monde, le chef de l’Etat gabonais a débuté son discours en déclarant : « Notre monde a plus que jamais besoin du dialogue des civilisations et des cultures ; besoin de plus de tolérance ; besoin de plus de compréhension et de respect entre les peuples, pour construire un monde plus pacifique ».
Appuyer les actions communes face aux situations du Moyen Orient et de l’Afrique
Le Président gabonais a rappelé que la paix est une quête permanente, dans les pays et dans le monde et qu’elle doit être un objectif commun à tous les pays pour « mieux relever les défis d’un contexte international toujours marqué par des crises multiformes, illustrées par de nombreux foyers de tensions, à travers le monde ».
Il est ainsi revenu sur les situations au Moyen-Orient et en Afrique qui préoccupent le monde et a invité les différents organismes internationaux à collaborer pour trouver des solutions de sorties de crises et aider les pays à se reconstruire.
Concernant la crise syrienne, le président a émis le souhait que les actions de l’Envoyé spécial du Secrétaire général conduisent à l’arrêt des affrontements et l’ouverture d’un dialogue.
Le chef de l’Etat a condamné « les tentatives de partition du Mali, ainsi que la destruction des sites de Tombouctou, classés au Patrimoine mondial de l’humanité » et a indiqué qu’il soutient les efforts du nouveau gouvernement de transition, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, pour tenter de rétablir l’intégrité territoriale.
Il a de plus invité le Conseil de sécurité et les Etats Membres à appuyer une stratégie des Nations Unies pour la région du Sahel, intégrant les questions de sécurité, de gouvernance, de développement, des droits de l’homme et les aspects humanitaires.
Concernant la Libye, le Gabon qui a joué un rôle central au niveau des négociations internationales depuis le début de la crise en Libye, notamment en votant successivement les résolutions 1970 sur la mise en place de sanctions contre le régime du Colonel Kaddhafi et la résolution 1973 sur la zone d’exclusion aérienne, encourage l’ONU a poursuivre son action pour la reconstruction du pays et le rétablissement de la vie politique.
Au regard des tensions à l’Est de la République démocratique du Congo, le président a demandé que l’action commune sécuritaire, politique et humanitaire auprès de l’Etat congolais, soit soutenue.
Il s’est réjouit des progrès accomplis en Somalie avec l’adoption de la Constitution provisoire, ainsi que l’élection du nouveau Président, S.E.M. Hassan Cheikh MOHAMOUD et a déclaré que le Gabon continuerait son soutien humanitaire. Il a également salué l’engagement de l’ONU et de l’Union Africaine en Somalie, qui participent via l’AMISOM et des forces gouvernementales, à l’amélioration de la sécurité dans le pays.
Répondre aux aspirations des peuples
Le Chef de l’Etat gabonais est revenu sur l’importance de répondre aux aspirations des peuples, qui aujourd’hui se battent pour avoir un meilleur avenir : « les crises et les conflits qui continuent de déstabiliser le monde traduisent les aspirations à la paix et la sécurité, à la justice, au développement, et à l’égalité souveraine des Etats ».
Prenant l’exemple de la Palestine, que le Gabon soutient dans la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant afin de garantir la paix au Moyen-Orient et dans le monde, et de Cuba, qui demande la levée de l’embargo économique, commercial et financier qui lui porte préjudice, Ali Bongo Ondimba a demandé à l’Assemblée de « bâtir une gouvernance globale plus équilibrée, plus démocratique, plus organisée, adossée sur les valeurs de la Charte des Nations Unies » qui « doit reposer sur la primauté du droit international, ainsi que le respect de la souveraineté des Etats, dans leur quête de démocratie et de développement ».
Le président est ainsi revenu sur les questions prioritaires qui devront être discutées au cours de cette 67e session porte, comme les réformes et la revitalisation de l’Assemblée générale pour lui permettre d’être un meilleur organe d’action et lieu privilégié de la démocratie globale ; la réforme du conseil de sécurité, visant à une meilleure représentation permanente et équitable de l’Afrique ; la question de la médiation, la prévention et la résolution pacifique des différends et des conflits et la lutte contre les menaces transversales à la paix et la sécurité, comme le trafic des armes légères, ainsi que la piraterie maritime, qui sévit dans le Golfe de Guinée.
Repenser les approches et actions en matière de développement durable
Les causes des conflits étant multiples et complexes, « le traitement durable de ces crises requiert une approche qui intègre l’appui au renforcement des institutions et de la gouvernance des Etats affectés, ainsi que la redynamisation de leurs économies » a déclaré le chef de l’Etat gabonais.
Il a ainsi ajouté que « le Gabon suivra avec intérêt la question du renforcement du rôle de l’ECOSOC », l’organe principal de coordination des activités économiques et sociales de l’ONU, donc les objectifs sont de promouvoir une élévation du niveau de vie, le plein emploi et le progrès économique et social, trouver des solutions aux problèmes économiques, sociaux et sanitaires internationaux, faciliter la coopération internationale dans les domaines de la culture et de l’éducation et enfin, favoriser le respect effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Pour le président gabonais, il faut « repenser nos approches et nos actions en matière de développement durable », afin de pouvoir répondre aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) – qui visent à combattre la faim et la pauvreté, à améliorer l’éducation, la santé, les violences et ségrégations dont sont victimes les femmes et à préserver l’environnement – et aux objectifs de développement durable issus de Rio+20 qui ont pour but de façonner de nouvelles politiques visant à promouvoir la prospérité mondiale et la protection de l’environnement.
Il a par ailleurs ajouté qu’il est « urgent de sortir de l’impasse des négociations à l’Organisation mondiale du Commerce en revisitant les principes de la négociation. C’est ainsi que nous pourrions mieux évoluer vers le triptyque aide ; investissement et commerce ; développement durable ».
Développer le Gabon de manière durable
Ali Bongo Ondimba a félicité « l’adoption, le 21 juin dernier, de la Déclaration de Rio+20, et en particulier la reconnaissance par la Communauté internationale de la nécessité d’œuvrer ensemble pour concrétiser le développement durable, par une alliance entre les peuples, les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé ».
En effet, le président qui souhaite faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025, a mis en place des mesures pour diversifier l’économie gabonaise de manière durable, via notamment la valorisation locale des matières premières favorisant ainsi la création de richesse et d’emplois, et la mise en place d’une gestion durable des forêts et de la biodiversité.
Le chef de l’Etat a ainsi « instruit le gouvernement à revisiter le cadre institutionnel du développement durable dans le pays avec pour finalité l’adoption d’une Loi sur le développement durable. En outre, le Gabon est attentif aux opportunités qui pourraient découler de la mise en place d’une économie verte comme moyen d’éradication de la pauvreté ».
Le succès de cette politique de développement repose aussi sur « la réalisation d’infrastructures stratégiques, la consolidation de l’état de droit, ainsi que des réformes sociales, politiques et économiques » mais aussi « le renforcement des ressources humaines et celui des capacités dans les domaines des services financiers, des nouvelles technologies de l’information et de l’écotourisme ».
Face aux difficultés économiques, il a indiqué qu’il avait récemment mis en place des mesures pour améliorer le quotidien des gabonais, en suspendant les droits de douane et de TVA sur plusieurs produits de première nécessité, permettant ainsi la maitrise du coût de la vie.
Sur le plan social, une assurance maladie couvrant l’ensemble des couches de la société gabonaise a été mise en place, permettant notamment d’aider à lutter contre le VIH/SIDA grâce à la gratuité du dépistage et des antiviraux pour les femmes enceintes, les élèves, les étudiants, les enfants, les retraités et les nécessiteux. L’assurance maladie assure aussi la gratuité des évacuations sanitaires pour les gabonais économiquement faibles, la gratuité des frais liés à la maternité, la prise en charge à 100% des hémodialyses et de la vaccination pour les enfants de 0 à 11 mois et pour les femmes.
Au plan politique, afin d’améliorer les futurs scrutins électoraux, le Gabon a lancé l’introduction de la biométrie. Le Président a également précisé que les efforts de dialogue avec toutes les forces vives de la nation se poursuivent, à travers notamment le Conseil national de la Démocratie, un espace de dialogue collaboratif et ouvert à la diversité des opinions.
« Toutes ces actions consolident le climat de paix légué par mon illustre prédécesseur, créant ainsi un environnement propice au bien-être des citoyens, et qui garantit la sécurité des investissements nécessaires au développement du pays. » a ajouté le chef de l’Etat.
Le Gabon est ainsi « prêt à accueillir des partenariats diversifiés et mutuellement bénéfiques ».
A travers son discours, le président Ali Bongo Ondimba a démontré une fois de plus sa volonté forte à trouver des solutions pour aider les pays à sortir des crises et à mettre en place des actions pour se développer de manière durable.
Pour le chef de l’Etat, « Notre but ultime doit être avant tout le bien-être de nos peuples ». Pour cela, une prise en compte des aspirations des peuples et une coopération entre les Etats est primordiale, afin d’arriver à une gouvernance du monde, reposant sur le respect de l’état de droit, le dialogue entre les peuples, la prévention des conflits, la protection de l’environnement et de la biodiversité.
« C’est dans cet esprit que mon pays continuera d’apporter sa contribution au sein de notre organisation et dans notre œuvre commune pour la paix, la sécurité, le développement et la prospérité pour tous » a conclu Ali Bongo Ondimba.