La disparition « programmée » du patrimoine historique ne suscite apparemment pas grand intérêt chez les autorités compétentes, la politique nationale du tourisme étant désormais plus axée sur le volet écologique.
La conservation des sites historiques semble une question de moindre importance. Le cas le plus patent est celui du pont en lianes de Poubara qui va avoir cent ans mais qui risque de ne pas survivre plus longtemps. Les responsables du tourisme s’en expliquent : « Lorsque j’étais à Gabon-Tour (…..), nous avons contribué à l’entretien de ce pont en lianes et nous avons mis de l’argent à la disposition des jeunes pour son entretien. La question que l’on doit se poser est de savoir si cet argent a été utilisé à bon escient », indique Louis Barry Ogoula Olingo, Directeur général de l’Hôtellerie et du Contrôle des hôtels.
De la Cathédrale Sainte Marie à l’Eglise de Baraka Mission, en passant par le Pont en lianes de Poubarara, le temps fait son travail. Dans certains quartiers de Libreville, quelques bâtisses coloniales rongées par l’âge, essaient toujours de résister au temps.
« L’Etat ne peut pas tout faire. Nous sommes là pour des missions régaliennes. Nous devons accompagner les opérateurs privés ou parapublics, mais que font-ils de ces outils mis à leur disposition ? », relève Louis Barry Ogoula Olingo.
Pour un suivi efficace des sites de mémoires et un tourisme rentable au Gabon, a-t-il souligné « il est nécessaire que toutes les parties se retrouvent, travaillent pour que l’on avance tous et que ce secteur soit boosté ».
Sur le terrain, les rares sites de mémoires encore visibles au Gabon manquent de suivi et d’entretien. La conséquence directe, c’est que le Gabon perdra son histoire avec le temps. Excepté le site de la Lopé-Okanda, désormais classé patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007.
