François Hollande avait prévenu jeudi soir : « Je ne viens pas faire un discours pour effacer un précédent, je viens prononcer un discours pour écrire avec l’Afrique une nouvelle page. »
Effectivement, son « discours de Dakar », cinq ans après celui, très controversé, de Nicolas Sarkozy prononcé le 26 juillet 2007 dans la même ville et au cours duquel il avait parlé du « drame » de « l’Homme africain (qui) n’est pas assez entré dans l’histoire », a essentiellement été tourné vers l’avenir.
Le président français a certes évoqué la « grande histoire commune » liant la France et le Sénégal, mais il a martelé qu’il était « temps de tracer l’avenir ».
L’Afrique, a-t-il assuré devant les parlementaires sénégalais, si elle parvient « à faire vivre pleinement la démocratie » sera « le continent où se jouera l’avenir même de la planète » puisque « c’est une terre d’avenir […] au potentiel exceptionnel » et puisque « les réponses essentielles passent déjà par votre continent ».
Le Mali « où nous sommes obligés d’agir »
Confiant dans le potentiel continental, François Hollande n’a pas pour autant escamoté les défis africains. Il a énuméré la longue liste des « menaces » et des « périls » auxquels est confrontée l’Afrique : les crises alimentaires, les inégalités, les changements climatiques, les trafics, les conflits armés…
Il a aussi cité « le fondamentalisme » et les « dérives identitaires ». Une transition idéale pour parler de la crise dans ce Nord-Mali « où nous sommes obligés d’agir », parce que « les horreurs actuelles ne peuvent plus se poursuivre ».
François Hollande, qui a rappelé que le conseil de sécurité de l’Onu se penchait, au moment même où il parlait, sur le texte de la résolution proposée par la France, a ajouté que « cette Europe », tout juste récompensée d’un prix Nobel de la paix, « doit faire la paix en Afrique ».
Est-ce un indice que le soutien occidental à la force ouest-africaine, dont le déploiement est dans les cartons depuis plusieurs mois déjà, pourrait être européanisée ? Interrogé, hier matin, sur ce sujet, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a estimé que ce serait souhaitable.
Enfin, et il ne pouvait pas en faire l’économie, François Hollande a rappelé que « le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité ».