Suite à la lourde sanction infligée par la Fédération internationale de football association (Fifa) aux Panthères, la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) envisage d’envoyer une délégation à Zurich (Suisse), siège de la Fifa, pour plaider en faveur l’équipe nationale du Gabon.
En effet, l’instance internationale du football a donné match perdu au Gabon pour avoir aligné le défenseur Charlie Moussono, un joueur ayant un problème de nationalité, lors de son face à face avec le Niger dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. Non seulement la Fifa a donné match perdu sur tapis vert (3-0) à l’équipe nationale du Gabon, mais elle lui a également infligé une amende de près de 3,2 millions de francs CFA payable dans les 30 jours suivant la notification de la sanction infligée à la Fegafoot.
«La Fegafoot a fait savoir qu’elle allait faire appel de la décision de la Fifa, en envoyant une délégation au siège de l’instance mondiale ainsi qu’un dossier sur le joueur incriminé, qui évolue actuellement au Tuks Pretoria University, club de première division sud-africaine», a indiqué une source proche du dossier.
En dépit des appels renouvelés de la Fifa, le Gabon n’a toujours pas produit les documents exigés sur la naturalisation en bonne et due forme de Charly Moussono, ressortissant camerounais disposant néanmoins d’un passeport gabonais. Dans un rapport, la Fifa accuse la Fegafoot d’avoir enfreint l’article 55 alinéa 1 du Code disciplinaire de la Fifa (CDF) qui stipule que si un joueur prend part à une rencontre officielle alors qu’il n’est pas qualifiable, son équipe sera sanctionnée d’un forfait (art. 31) et paiera une amende de 6 000 CHF (franc Suisse) au moins.
D’origine camerounaise, Charly Moussono est arrivé en 2005 au Gabon pour évoluer avec Franceville FC, un club basé dans le Sud-est du pays, qui lui a permis d’acquérir la nationalité gabonaise. En 2006, en vacances dans son Cameroun natal, Moussono est intégré dans l’équipe nationale du Cameroun de Beach soccer.
Avec cette formation, dirigée à l’époque par Joseph Antoine Bell, il s’est rendu à Rio de Janeiro (Brésil) pour disputer la Coupe du monde. Ce sont les traces de son passage dans une équipe nationale étrangère qui ont été retrouvées par le logiciel de la Fifa qui, d’ailleurs, aurait pris le soin d’alerter la Fegafoot pour que ce joueur ne soit pas aligné contre le Niger.
Par ailleurs, Moussono aurait également brandi son passeport camerounais, lors des négociations de son contrat avec le club sud-africain de Tuks Pretoria University, pénalisant davantage les Panthères du Gabon, qui faisaient la course en tête du groupe E avec les diables Rouges du Congo (4 pts). Après la décision de la Fifa, la sélection gabonaise a été rétrogradée à la 3e place avec 3 points (-1), derrière le Niger (3 pts, -1) et le Burkina Faso (1 pt, -1).
Les Panthères payent ainsi la légèreté de la Fegafoot, qui n’est est pas à sa première «bourde». En effet, tout le monde est unanime sur le fait que depuis l’arrivée de Placide Engandzas à la tête de cette institution, les dérives de celle-ci sont allées de mal en pis, les intérêts personnels prenant le pas sur les intérêts du football national. Sans oublier l’amateurisme notoire qui la caractérise, l’«affaire Moussono» en étant une énième illustration.
Le gouvernement fermera-t-il les yeux sur cet énième cas de «mal flagrant» qui gangrène la Fegafoot ? Les responsables seront-ils sanctionnés pour une fois ? Par ailleurs, cette affaire a mis au grand jour, une fois de plus, une dérive récurrente au sein de l’administration gabonaise. Comment Charly Moussono a-t-il eu un passeport gabonais sans pourtant avoir la nationalité gabonaise ?
