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Ali Bongo Ondimba, trois ans déjà

Après avoir prêté serment il y a trois ans, Ali Bongo Ondimba est entré depuis autant d’années dans le difficile exercice qui consiste à réaliser les promesses électorales, souvent avec succès, même si les attentes restent nombreuses.
Mille quatre-vingt seize (1096) jours après, Ali Bongo Ondimba marche beaucoup plus vite, au rythme de ses ambitions, pressé par les Gabonais pour que personne ne lui rappelle qu’il a dit au moment de son investiture « je serai heureux quand les Gabonais seront heureux ».
En termes d’infrastructures, le dernier voyage de presse organisé par le service de la communication de la Primature a permis de voir combien le Gabon a profondément avancé. De grands hôpitaux spécialisés qui vont faire du Gabon un pôle d’excellence en recherche médicale et permettre aux Gabonais de mieux se soigner. L’industrialisation du pays entre dans sa phase pratique avec la transformation locale du bois et du manganèse, notamment dans les usines de la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG) à Owendo et au complexe métallurgique de Moanda, mais aussi la Zone Economique Spéciale (ZES) de Nkok avec son quartier industriel. Les routes ont gagné en kilomètres bitumés. Tchibanga sera bientôt relié à Mayumba qui va prochainement dire au revoir au bac, alors que le bitumage du tristement célèbre tronçon Ndjolé/Medoumane est enfin lancé. De nouvelles centrales sont construites dont celle au Gaz naturel d’Alénakiri, le Grand Poubara qui produira une puissance de 160 MW, autant que Kinguélé, Tchimbélé, Bongolo et Poubara 1réunis, avec une volonté de préserver l’environnement.
Mais le grand succès d’Ali Bongo Ondimba reste la belle organisation gabonaise de la CAN 2012. Un succès populaire qui lui a permis d’engranger un capital sympathie important, duquel il a profité pour repartir sur le terrain, invitant inlassablement les Gabonais au travail et à des comportements responsables.
Mais ces trois années ont été longues pour les populations qui n’ont toujours pas eu de réponse au problème de logement, même si quelques maisons témoins ont été présentées. Sur le plan de l’éducation, les projets des universités restent vagues, même si quelques aménagements ont été faits à l’Université de Sciences de la Santé (USS), à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) et à l’Université Omar Bongo (UOB), où d’ailleurs les terrains de sports et les espaces verts ont été supprimés. En terme de transport en commun, le système mis en place pose toujours problème en ce que le nombre de bus ajouté reste insuffisant, à cela l’exigüité des routes impose aux usagers de traîner de longues heures aux abords des voies avec pour grave conséquence des retards de plus en plus considérables dans les administrations et aussi des cours qui sautent pour les élèves parce que des enseignants sont absents. L’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT) a annoncé que deux cents soixante-dix (270) nouveaux bus vont être mis en circulation avec l’espoir que cela sera un début de solution.
Trois années longues aussi parce que de nombreuses décisions annoncées n’ont pas toujours été appliquées pour avoir l’impact voulu. La journée continue, la journée citoyenne ou la journée du drapeau tentent de survivre.
En politique, Ali Bongo Ondimba est soutenu par un parlement acquis à sa cause. Il peut donc aisément entreprendre les grandes réformes nécessaires à l’exécution de son programme de société. Mais il y a aussi la question de la biométrie. Ali Bongo Ondimba adhère à cette technologie, mais reste convaincu que le problème des élections au Gabon reste celui des hommes qui ne reconnaissent pas toujours leurs échecs et se lancent dans des recours en sachant qu’ils n’auront nullement gain de cause. Avec l’opposition pourtant, le dialogue est rompu et l’invitation à une conférence nationale souveraine n’a pas été reçue favorablement par le Chef de l’Etat qui a déclaré devant le parlement « «Je ne dialoguerai pas avec des personnes qui ne respectent ni les institutions de leur propre pays, ni ceux qui les incarnent, encore moins les lois de la République ».
A quatre ans de la fin de son mandat, Ali Bongo Ondimba reste dans sa vision et dans son élan.

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