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Pierre Mamboundou : un an déjà

L’histoire se souvient qu’il y a un an, Pierre Mamboundou, fondateur et président de l’Union du peuple Gabonais, UPG, principal parti d’opposition gabonaise créé le 14 juillet 1989 à Paris, a tiré sa révérence. De fort belle manière, ce natif de Ndendé, au sud du Gabon, aura, pendant de nombreuses années, donné du lustre à l’image de l’opposition politique de son pays.

Pierre Mamboundou est désormais affublé de qualificatif «d’opposant historique» du Gabon. Il est décédé à l’âge de 64 ans, des suites d’une crise cardiaque. Son plus grand combat, porté aujourd’hui par toute la classe politique gabonaise, autant les membres de l’opposition que de la majorité, reste l’introduction de la biométrie dans le processus électoral.

Né le 6 novembre 1946, Pierre Mamboundou était Ingénieur des travaux de télécommunication. Il a dirigé l’Agence commerciale de Télécommunications de Libreville avant de travailler à la mise en place du Centre national de télécommunication (Cenacom). Ensuite, il est retourné en France en 1979 où il avait été nommé chef des projets à la direction scientifique et technique de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Il a en outre été chargé de missions auprès du Secrétaire général de cette organisation, puis directeur des relations extérieures. Il a mené plusieurs missions auprès de différents chefs d’États et de gouvernements pour le compte de l’organisation afin de promouvoir l’usage de la langue française.

Pierrot comme l’appelaient ses proches, est resté à l’ACCT jusqu’en 1989. Cette date marque en fait son expulsion de France sur une demande du gouvernement gabonais qui l’accusait d’atteinte à la sûreté de l’État. En fait, il avait annoncé la création d’un parti politique alors que la loi fondamentale en vigueur au Gabon n’autorisait alors que le parti unique.

Le natif de Ndendé sera conduit à Dakar, au Sénégal, pour purger un exil politique qui durera trois ans et demi, une situation qui le sépare de sa famille restée en France. À Dakar, il côtoie les hommes politiques, les hommes de médias, les leaders religieux et les intellectuels. Il se rend à Touba, ville sainte du Mouridisme, pour rencontrer le Khalife général de la confrérie, Serigne Saliou Mbacké.

Dans cet exil, il enrôle les étudiants gabonais du Sénégal et les convertis à ses idées alors qu’entre temps, à Libreville, se déroule son procès par contumace. Condamné à dix ans de prison, il revient malgré tout au pays en 1993 sans être inquiété. Il y tient son premier meeting cette même année, au mois de novembre, à Kinguélé. Sa candidature sera rejetée pour la présidentielle de 1993 malgré les manifestations qu’il organisera avec ses partisans. Une élection qui sera remportée, sans surprise, par feu Omar Bongo Ondimba.

L’héritage politique de Pierre Mamboundou reste avant tout l’idée de l’introduction de la biométrie dans le système électoral, idée pour laquelle il se battra jusqu’à sa mort. Les élections locales de 2013 permettront, peut-être, de la voir se mettre en place.

Quelques mois après sa disparition, l’UPG n’a pas tardé à se désagréger sous le joug de querelles intestines. Des querelles de personnes, et donc de clans , qui viennent confirmer l’arrimage de nombreuses formations politiques à la seule personne de leur président-fondateur. Depuis son décès, il semble bien que l’UPG n’ait plus de programme, plus de ligne politique claire.

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