N’ayant pas obtenu son doctorat en chimie à l’université de Poitiers en France, faute de bourse pour réaliser correctement un travail scientifique, Ornellia Ozenga, 27 ans, de nationalité gabonaise, arrivée en France en 2008, attend désespérément son billet de rapatriement depuis février 2011, a-t-on appris auprès de l’étudiante totalement tombée dans la spirale de la précarité.
«L’Etat gabonais m’a supprimé la bourse depuis deux ans pour des raisons arbitraires. Et depuis février 2011, je demande sans succès un billet de rapatriement. Si je suis encore en France, c’est parce que certaines associations de solidarité envers les pauvres ou personnes en détresse m’aident et ont réussi à me sortir du bourbier du désespoir car depuis longtemps j’ai été exclue de la résidence universitaire », nous a confié l’étudiante avec remords avant de renchérir « L’Etat Gabonais m’a envoyé en territoire étranger et m’a abandonné sans raisons ».
On rappelle que plusieurs étudiants gabonais en France sont dans cette situation de précarité et rencontrent d’énormes difficultés pour renouveler leurs titres de séjour, tant les tracasseries préfectorales sont très pesantes.
Nombreux ont été exclus des résidences universitaires et récupérés par des associations caritatives. Ceux dont la bourse a été brutalement coupée malgré leur succès, courent le risque d’échec ou d’abandon qui résulte de la concurrence entre l’exercice d’une activité rémunérée et les exigences des études. Cette concurrence peut se traduire par une interruption prématurée des études, mais également de leur prolongation.
Selon une note d’information de l’Ambassadeur Haut Représentant du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, tout étudiant boursier gabonais en situation de rapatriement a droit, en plus de son billet, a un forfait M.C.O afin d’acheminer lui-même ses effets personnels au Gabon. De ce fait, le montant dudit forfait, déterminé en fonction du lieu d’études et des disponibilités budgétaires, lui sera versé en numéraire dans les mêmes conditions que son allocation mensuelle. Le billet vacances attribué aux étudiants bousiers gabonais ayant accompli trois années d’études à l’étranger a été supprimé.