La première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, a rendu visite le mardi 13 novembre 2012 aux enfants de l’École Nationale pour enfants déficients auditifs (Eneda). Pour cette sortie, qui entre dans le cadre des activités de la Fondation éponyme, l’épouse du chef de l’État gabonais s’est faite accompagner de quelques vedettes mondiales du ballon rond du Portugal et du Gabon.
Pour un cadeau, ce fut un beau cadeau pour les enfants sourds et muets qui sont inscrits dans cette école spécialisée, située au quatier Nzeng-Ayong de Libreville. Les jeunes scolarisés dans cet établissement public ont pu approcher, toucher même, leurs idoles, présentes à Libreville pour le match amical international opposant la sélection gabonaise à celle du Portugal. Ainsi, dans la délégation, ce sont quatre joueurs, et non des moindres, qui leur ont rendu visite : Képler Laveran Lima Ferreira pour le Portugal, plus connu sous le nom de «Pépé», défenseur central du Real Madrid en Espagne ; avec lui, Bruno Alves, actuel sociétaire du Zénith Saint-Pétersbourg en Russie et Silvestre Varela ailier au FC Porto.
Du côté gabonais, seul le capitaine des Panthères, Daniel Cousin, a fait le déplacement pour ce centre éducatif. Mais cela n’a pas empêché les élèves qui fréquentent d’autres établissements scolaires alentours et la population riveraine de saluer par des salves d’ovations et de cris de joie la présence des sportifs auprès de la première dame.
Avec sa délégation, Sylvia Bongo Ondimba, qui œuvre en faveur de la protection des couches sociales défavorisées et vulnérables, a visité toutes les sections de cette école. L’objectif : s’imprégner de ce qui s’y fait, mais surtout de voir dans quelle mesure participer davantage à l’essor de l’école. Cela passera par des projets communs à développer pour ces enfants atteints de handicap autour de sa Fondation Sylvia Bongo Ondimba et de son action «Solidarité handicap».
En amont, le maître de céans, Jean Basile Makosso avait déclaré : «Nos efforts ne peuvent être menés seuls. Ce que nous voulons pour ces enfants c’est le même droit à l’avenir que les autres. Notre école n’offre son enseignement que jusqu’à la classe de CM2 et cela est insuffisant.»
Pour les aider à aller plus loin dans leur formation, étant donné qu’il n’y a pas de cycle qui prend le relais, il a en outre déclaré : «Nous avons envisagé des formations professionnalisantes, des ateliers d’informatique, de culture maraichère et de production de parpaings. Mais je souhaite qu’ils puissent aller au collège, qu’ils puissent aller à l’université, qu’ils bénéficient d’une meilleure insertion dans le monde du travail.»
La première dame quant à elle, en déclarant que «l’éducation donne vie aux idées, la formation donne sens aux talents», a par ailleurs fait le vœu d’un Gabon où il n’y aurait pas de discriminations dues à un handicap. «Le Gabon dont je rêve est un Gabon où le handicap ne saurait être un obstacle à l’intégration sociale et à l’épanouissement personnel. Il ne faut plus que les personnes vivant avec un handicap soient perçues comme des objets de charité. Ce sont des sujets avec des droits, des membres actifs de la société», a-t-elle appuyé. Ceci d’autant que «le manque d’accès à l’éducation est une forme de discrimination que je ne saurais accepter».
L’apport des joueurs de classe mondiale qui se sont rendus à l’Eneda pour appuyer les projets humanitaires de la première dame, est à n’en point douter incommensurable. Sur le fait, on comprend aisément qu’il s’agit de créer une émulation, de révéler des passions, de faire naître des talents enfouis mais aussi de rapprocher ces jeunes dont l’horizon semble bouché, de valeurs qui leur semblent très éloignées. Très enthousiastes, les pensionnaires de l’Eneda, qui disposent de leur club de football, ont échangé quelques passes avec leurs idoles. A coup sûr la magie a opéré et ces enfants, comme a insisté Sylvia Bongo Ondimba, ont saisi qu’ils n’étaient pas si différents des autres. Qu’ils avaient droit aux mêmes chances de réussite.
L’Eneda est la première école des sourds et muets, créée au Gabon en 1982. Elle a été reconnue d’utilité publique en 1983. En 1987, elle est directement passée sous la tutelle du Ministère des affaires sociales et assure l’enseignement préscolaire et primaire des enfants déficients auditifs, la rééducation de ceux atteints de cette déficience, la prise en charge psychosociale des enfants et le suivi éducatif et social en vue de leur insertion sociale.