Les experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), se sont retrouvés, lundi à Libreville, en atelier pour valider le rapport de l’étude de faisabilité réalisée dans la perspective de créer un réseau regroupant l’ensemble des institutions œuvrant dans la lutte contre la corruption à l’intérieur des pays de la sous-région de l’Afrique centrale.
La ministre gabonaise de la Justice, Ida Réteno Assonouet, en ouvrant les travaux de cette rencontre, a rappelé l’intérêt pour les Etats de la sous-région d’Afrique centrale de travailler en synergie dans le cadre de la lutte contre la corruption en indiquant que ‘’la corruption, dans notre sous région, est une bien triste réalité’’.
S’appuyant sur les indices de perception de la corruption publiés par Transparency international, elle a rappelé que ‘’nos Etats étaient placés dans la zone endémique’’.
Estimant, que ‘’la corruption est une des principales entraves au développement’’, Mme Réteno Assonouet a soutenu que ‘’ce fléau favorise la pauvreté et crée un environnement peu propice aux investisseurs’’, pour qui la création d’un réseau sous régional anticorruption serait salutaire pour faire face à cette situation’’.
Pour conclure, elle a invité les participants ‘’à examiner avec beaucoup d’intérêt le projet d’étude de faisabilité pour l’établissement d’un réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption’’.
Le représentant du directeur de la CEA et du bureau sous-région de l’Afrique centrale (BSR-AC), Guillermo Mangue, a aussi mis l’accent sur les effets ravageurs de la corruption en insistant sur ce fléau qui affecte sérieusement la qualité des biens et services, mine la confiance des investisseurs et affaiblit les perspectives d’investissements et de croissance économique de la sous région, par la hausse disproportionnée des dépenses publiques, tout en diminuant leur productivité’’.
Conscient du fait que la corruption biaise les règles élémentaires de la concurrence et du marché, M. Mangue a rappelé que les experts en matière de lutte contre la corruption, réunis à Yaoundé en octobre 2010 avaient recommandé la création d’un réseau sous-régional des institutions nationales de lutte contre la corruption.
L’objectif recherché par les experts était de ‘’faciliter l’échange d’expériences, la coopération sous-régionale et combler la faiblesse des institutions nationales isolées’’, a-t-il indiqué.
Coorganisé par (CEA), le Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale (BSR-AC), (CEEAC) et la Commission de l’Union africaine/Conseil consultatif sur la corruption (AU-BAC), cet atelier devra permettre d’adopter les deux principales recommandations de l’étude.
La première portera sur la mise en place d’un Comité de pilotage, chargé d’élaborer les projets de textes fondamentaux du réseau (statuts, règlements interne et financier, code d’éthique et plan d’opération) ; et la seconde sera axée sur la préparation d’une feuille de route pour la mise en place dudit réseau.