Le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Ppublique, de l’Immigration et de la Décentralisation, Jean François Ndongou, à l’issue des visites et des séances de travail qu’il a eu avec les éléments des forces de police nationale donne des précisions sur de nombreuses questions que se posent les citoyens. Il aborde en quatre questions, le motif de ses visites dans les unités de la police nationale, la sanction qui aurait été donnée au commandant en chef de la police nationale, relayée par certains médias, le racket et les problèmes de salaires qu’invoquent certains policiers pour justifier leur forfaiture.
Monsieur le ministre, vous avez fait le tour des unités des forces de police nationale ce matin. De quoi était-il question?
Vous savez, le plus souvent, lorsqu’on s’adresse aux forces de police nationale, nous convoquons ce que nous appelons dans notre jargon, un rassemblement où il y a tous les éléments, tous les chefs d’unités et on transmet le message. Cette fois-ci, nous avons pensé qu’il était utile d’aller s’entretenir avec les différents responsables dans chaque unité. Le message portait sur le retour à un peu plus de professionnalisme dans l’accomplissement de leurs missions. Il s’agissait aussi de leur rappeler le devoir du policier. Le policier est là pour sécuriser les biens et les personnes sur le territoire national. Nous avons aussi rappelé les notions de commandement afin de remettre la police au travail. Comme vous l’avez observé, il y a eu quelques disfonctionnement ces derniers jours. Nous avons donc profité de cette tournée pour rappeler aux policiers qu’ils doivent reprendre le travail dans la sérénité, que les chefs encadrent les éléments qui sont sous leur commandement afin que la police retrouve ses lettres de noblesse.
La presse faisait allusion récemment de la suspension du Commandant en chef de la police nationale, qu’en est-il exactement?
Mais si le commandant en chef des forces de police nationale était suspendu, il ne serait pas avec moi. Vous avez vu qu’il m’a accompagné, que j’ai été dans toutes les unités avec lui. Présentement il est ici (Ndlr: DGDI), je ne sais pas où cette presse là trouve ces informations. Mais on n’a pas pris de dispositions particulières en la matière.
Quelles sont les suites de l’opération de régularisation de la situation des sans-papiers au Gabon, dossier entamé depuis le mois de septembre 2012?
C’est une opération que nous avons engagée sur instructions de monsieur le président de la République pour régulariser la situation d’un certain nombre de personnes qui résident sur notre territoire de manière illégale. Le président de la République avait demandé de précéder à la régularisation de ceux qui souhaitaient le faire et en remplissant toutes les conditions. Nous avons, pendant plus de trois mois, reçu plus de 50 000 personnes qui sont en situation irrégulière sur notre territoire et ça nécessite une analyse des dossiers. Il faudrait que nous retracions comment elles sont arrivées sur notre territoire, quelles sont les activités qu’elles mènent sur notre territoire. Lorsque nous allons terminer l’examen de ces dossiers, parce qu’il y a 50 000 dossiers à examiner par une équipe de trente personnes, et cela prend du temps, nous allons procéder à la régularisation. C’est-à-dire à la délivrance des cartes de séjour de ceux que nous avons validés. Ensuite, nous avons lancé une commande pour avoir plus de supports, parce que le stock que nous avons ne peut pas répondre à une demande aussi forte. Mais nous allons, d’ici peu, publier la liste de ceux que nous pensons pouvoir régulariser et les autres, ceux qui ne seront pas régularisés, devront prendre des dispositions pour quitter le territoire national parce qu’ils sont en situation irrégulière.
D’aucuns essaient de justifier les rackets et les exactions de certains policiers par le fait qu’il y a des promotions qui n’auraient pas de salaires. Qu’en est-il exactement?
Vous savez, ils ne peuvent pas poser des actes parce qu’ils n’ont pas de salaires. Les policiers sont en formation. Il y a une formation initiale, il y a une formation pratique. La formation pratique les met au contact de la réalité. Ils sont sur le terrain. Donc cela ne peut pas justifier leur comportement. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons procédé à deux recrutements. Ils sont à l’heure actuelle plus de 3 000 en attente de salaire. Et certains, compte tenu de l’urgence, n’avaient pas complété leur dossier. Nous avons demandé à ces jeunes policiers de compléter leurs dossiers. Ils sont en train d’être complétés. Nous sommes en relation avec le service du ministère du budget, certains dossiers sont dans le circuit. Nous allons procéder à la régularisation de ces dossiers à partir de décembre. D’ici fin février 2013, tous ceux qui ont été recrutés vont rentrer en solde effective. C’est un problème d’ordre administratif qui va être résolu.