Le 29 mai 2012, sur les antennes de Gabon Télévision, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Jean Eric Nziengui Mangala, annonçait la décision du Gabon de régulariser ses sans-papiers sur une période de trois mois, du 4 juin au 2 septembre 2012. Pendant cette période, de nombreuses personnes en situation irrégulière avaient envahi la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI). Jusqu’alors, c’était l’expectative pour ceux qui avaient sollicité cette régularisation.
Le mercredi 28 novembre dernier, lors de la visite des unités des forces de polices sous sa tutelle, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, Jean François Ndongou, avait tenu à donner des précisions sur cette régularisation de masse, car, d’aucuns en étaient arrivés à conclure qu’il s’agissait d’une «autre opération de charme pour épater l’opinion internationale, sans plus». D’autres estimaient que le gouvernement qui avait pris une telle initiative «n’avait pas fait suffisamment d’études» après l’affluence qu’avait enregistré cette opération.
Au final, a indiqué Jean François Ndongou, ce sont plus de 50 000 dossiers de personnes en situation irrégulière qui avaient été enregistrés. «Nous avons, pendant plus de trois mois, reçu plus de 50 000 personnes qui sont en situation irrégulière sur notre territoire et ça nécessite une analyse des dossiers», a-t-il déclaré.
Pour parvenir à délivrer la carte de séjour, le sésame qui donne la possibilité à son détenteur de se mouvoir sans être inquiété sur le territoire gabonais, à ces «sans-papiers», il s’avère que des études et examens des documents sont nécessaires. L’objectif est de filtrer ce lot afin de déceler le bon grain de l’ivraie. Autrement dit, la «Carte de séjour» ne sera délivrée qu’à ceux qui respectent les conditions, les lois et les réglementations de la République gabonaise.
«Il faudrait que nous retracions comment elles (Ndlr: Personnes en situation irrégulières) sont arrivées sur notre territoire. Quelles sont les activités qu’elles mènent sur notre territoire. Lorsque nous allons terminer l’examen de ces dossiers, parce qu’il y a 50 000 dossiers à examiner par une équipe de trente personnes, et cela prend du temps, nous allons procéder à la régularisation. C’est-à-dire à la délivrance des cartes de séjour de ceux que nous avons validés», a-t-il affirmé.
Pour arriver à ce stade, une liste sera rendue publique. «Nous allons, d’ici peu, publier la liste de ceux que nous pensons pouvoir régulariser et les autres, ceux qui ne seront pas régularisés, devront prendre des dispositions pour quitter le territoire national parce qu’ils sont en situation irrégulière», a conclu le ministère de l’Intérieur.
En attendant, les milliers de personnes qui ont sollicité leur carte de séjour circulent et vaquent à leurs occupations grâce au récépissé qui leur avaient été remis lors du dépôt de leur dossier.