La journée mondiale de lutte contre le Sida célébrée le 1er décembre offre l’occasion de s’interroger sur les contours de la maladie et les moyens de lutte qui sont déployés par les organismes et autres associations. Le cas du préservatif féminin qui se tient malgré tout à l’écart d’une bonne partie de la gent féminine pour plusieurs raisons.
Le « condom » féminin, comme on l’appelle, est à ce jour assez loin du succès de son homologue masculin à Libreville notamment. « Je ne connais pas ce produit et je n’en ai jamais entendu parler », nous a déclaré Jacquie, une habitante du quartier Akébé dans le 3e arrondissement de la Capitale gabonaise. Non loin de là nous croisons Sophie, la trentaine à portée de main : « je connais bien ce produit. Sauf que je ne l’ai jamais utilisé ».
Sacramento, une jeune angolaise mariée à un Gabonais et vivant dans ce même quartier, estime pour sa part que « le préservatif féminin est très important pour la protection de la femme mais je le trouve disproportionné ; il est dépourvu de design et de confort ».
Du coté des hommes le réflexe est au préservatif masculin, bien sûr : « je pense que si moi j’ai déjà un préservatif, je ne trouve pas utile que ma partenaire en ait ; je connais le produit mais je trouve ça inconfortable », avoue Alain, l’air convaincu.
L’utilisation du préservatif féminin reste donc à ce jour, pour une bonne partie des femmes à Akébé comme dans le reste de la Capitale, une question entière. A l’absence de vulgarisation au degré de son homologue masculin se greffe un souci d’esthétique, et même de confort. Résultat : à tous les coups ou presque, le préservatif se porte bien au masculin. La lutte pour l’adoption du condom féminin par les femmes a donc de beaux jours devant elle.
