Le chef de division du département Afrique du Fons monétaire international (FMI), Joël Toujas Bernate a déclaré, lundi à Libreville au cours d’une conférence de presse, que ‘’les conditions économiques de l’Afrique subsaharienne sont restées généralement robustes sur fond d’atonie de l’économie mondiale’’.
Le responsable du FMI Toujas Bernate indique que ‘’l’économie de la plupart des pays à faible revenu ont continué de croître, malgré la sécheresse qui sévit dans un grand nombre de pays du Sahel et l’instabilité politique au Mali et en Guinée-Bissau qui continuent de saper l’activité économique’’, révélant, par ailleurs, que la situation est différente dans les pays à revenu intermédiaire.
‘’La situation est moins favorable dans plusieurs pays à revenu intermédiaire, notamment l’Afrique du Sud, dont les économies sont plus étroitement liés aux marchés européens’’, a indiqué le représentant du FMI en Afrique. Pour lui ‘’l’inflation reflue, les tensions sur les prix des produits alimentaires et des carburants étant retombées après la flambée des prix survenue en 2011’’ (…), le recul de l’inflation a été particulièrement sensible en Afrique de l’Est, grâce notamment au resserrement de la politique monétaire’’.
Par contre estime-t-il ‘’dans l’ensemble, les perspectives à court terme de l’Afrique subsaharienne demeurent positives et les projections laissent entrevoir un taux de croissance de 5¼ % par an sur la période 2012-2013’’, justifiant une forte consommation intérieur.
‘’Une demande intérieure solide, y compris l’investissement, devrait soutenir la croissance dans un grand nombre de pays à faible revenu’’, tandis que ‘’le manque de dynamisme de la conjoncture extérieure freinera la croissance des pays à revenu intermédiaire qui ont des liens commerciaux étroits avec l’Europe’’, a-t-il insisté.
S’appuyant sur les donné des cours mondiaux des produits de base, M. Toujas- Bernate soutient que ‘’le niveau devraient rester relativement peu élevés et que l’on prévoit une amélioration des conditions climatiques, l’inflation devrait diminuer pour s’établir à environ 8 % en 2012 et à environ 7% en 2013’’, craignant, toutefois l’envolée des prix des céréales.
‘’L’envolée des cours internationaux des céréales va vraisemblablement aggraver l’insécurité alimentaire par endroit et les risques de dégradation se sont accrus, en raison surtout des incertitudes qui caractérisent la conjoncture économique mondiale’’, a-t-il affirmé.
‘’Une détérioration de la conjoncture économique mondiale pourrait rapidement provoquer un repli de la croissance en Afrique subsaharienne, et l’amputer d’environ 1 % par an, l’impact effectif dépendant à la fois de l’ampleur et de la durée du ralentissement mondial. Les pays les plus touchés seraient ceux dont les exportations sont peu diversifiées et où les pouvoirs publics ont une marge d’action étroite’’ a renchéri Joël Toujas- Bernate.
Tout compte fait, le chef de division du département a souhaité dans sa présentation que les choix de politiques économiques devraient tenir compte de la situation particulière de chaque pays. Et que les décideurs devraient reconstituer les marges de manœuvre budgétaires et extérieures si elles sont encore faibles et si la croissance est aussi robuste que prévu dans le scénario de référence.