Le Gabon, au même titre que le reste du monde, a célébré le 10 décembre la journée mondiale des droits humains, placé sous le thème national : «nos voix, nos droits et nos devoirs en milieu carcéral et lieu de détention», un appel à réflexion appuyé sur la ratification par le Gabon en septembre 2008 de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
En prélude à la commémoration de la journée mondiale des droits de l’homme célébrée chaque 10 décembre à travers le monde, évènement qui correspond aussi à l’anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’Homme, le ministre gabonais de la Justice, Garde des Sceaux, des Droits Humains, Ida Reteno Assounouet a invité, lors d’une allocution, les hommes et les femmes sur le respect des droits de l’homme dans les prisons et les lieux de détention à l’endroit des détenus. Sachant que ces établissement dépendent directement de son ministère…
Ainsi, afin de permettre aux détenus de connaitre leurs droits et devoirs et de donner de la valeur à leur voix en milieu carcéral, le gouvernement gabonais, par le biais du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, a initié un certain nombre d’actions en vue d’une réinsertion des mineurs dans la société après leur détention, à travers le lancement des formations qualifiantes pour les détenus et l’accès aux concours scolaires.
D’autres mesures sont également affichées, censées assurer les droits de ces détenus. Il s’agit notamment des sanctions liées aux arrestations arbitraires et de celles infligées au personnel pénitentiaire ayant commis des abus envers des détenus. Même si ces sanction restent aujourd’hui assez mystérieuses, elles existent dans la loi gabonaise et pourraient être appliquées un jour.
«L’éducation aux droits de l’homme est bien plus qu’un sujet de leçon ou que le thème d’une journée : c’est un processus qui vise à ce que chacun soit équipé pour vivre sa vie dans la sécurité et la dignité. En cette Journée internationale des droits de l’homme, continuons ensemble à faire le nécessaire pour que les générations futures aient une culture des droits de l’homme et à promouvoir la liberté, la sécurité et la paix dans tous les pays», a lancé l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
Dans la livraison 2012 du rapport d’Amnesty International, portant sur 497 pages, le nom «Gabon» n’apparaît sur aucune ligne encore moins dans une colonne consacrée aux conclusions des réflexions, enquêtes et analyses relatives aux respects ou violation des droits de l’homme dans le pays qui vient nouvellement de connaitre son adhésion au sein du Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations unies. «Ils nous ont oublié cette année» ironisent déjà certains. En fait, il semble que sans être parfaite, la situation s’est sensiblement améliorée ces dernières années et que les efforts consentis sur le sujet par le gouvernement, aboutissant à une baisse sensible des arrestations arbitraires, aient été pris en compte. Reste à savoir dans quelle catégorie il faut ranger les dizaines de gabonais arrêtés à la suite de la manifestation du 15 août dont la procureure disait elle-même qu’ils «s’étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.»
Dans la perspective de la poursuite du thème «nos voix, nos droits et nos devoirs en milieu carcéral et lieu de détention», le ministre des droits humains a annoncé qu’une campagne de sensibilisation et d’affichage sera lancée lundi prochain à la prison centrale de Libreville, dans les lieux de détention de la capitale, Owendo, Nkoltang, Ntoum, Kango et Cocobeach. Elle permettra de renforcer l’éthique de la profession juridique et celle inhérente au maintien de l’ordre public.
La création officielle de cette journée mondiale des droits de l’homme remonte à l’Assemblée générale du 4 décembre 1950, lorsque celle-ci a déclaré la résolution 423(V), en invitant tous les États membres et toutes autres organisations intéressées à célébrer la journée comme ils l’entendaient.