Et si le salut contre le paludisme venait de l’hôpital Schweitzer de Lambaréné, à 250 km de Libreville ? En effet, les chercheurs de la structure hospitalière s’activent pour mettre au point un vaccin contre cette maladie qui tue environ entre 800 000 et 1 million de personnes chaque année, surtout en Afrique.
L’hôpital Schweitzer de Lambaréné @ bruno-lafrikavelo.com
«C’est le vaccin contre le paludisme le plus avancé à l’heure actuelle», assure José Fernandez, chercheur à l’hôpital Schweitzer, relayé par France 24. Ce serait une première mondiale, alors que depuis plus de quarante ans, de nombreux scientifiques à travers le monde se sont heurtés au casse-tête du Plasmodium et à sa résistance graduelle aux médicaments découverts pour le combattre.
Les chercheurs travaillent en collaboration avec le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l’ONG américaine PATH, en partie financée par la fondation Bill et Melinda Gates. «Environ 16 000 enfants dans 7 pays africains participent, dans le cadre du projet GlaxoSmithKline/PATH, à un essai clinique dit de phase trois, la dernière étape avant la mise sur le marché», a expliqué le Dr Fernandez.
A Lambaréné, les médecins ont effectué des tests sur près de 900 enfants. «On regarde les taux d’immunoglobuline (anticorps) dans leur sang avant et après le vaccin (…) et on essaie de mesurer la dynamique des réponse immunitaires pour voir si le vaccin marche ou pas», explique le Dr Akim Adegnika, co-directeur du centre de recherche de Lambaréné.
Toutefois, après des premiers résultats très encourageants, le vaccin baptisé RTS,S, s’est avéré moins efficace que prévu chez les nourrissons. Les tests effectués sur des bébés de 6 à 12 mois, et dont les résultats ont été communiqués en novembre, ont montré que le vaccin était efficace à 31% pour les accès simples de malaria, et à 37% pour les accès grave.
«On pouvait s’attendre à des résultats un peu différents», reconnaît le Dr Fernandez. L’année dernière, les tests effectués sur des enfants de 5 à 17 mois affichaient un taux de réussite de 47% à 56%. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà indiqué qu’elle formulerait une recommandation sur ce vaccin potentiel en 2015 en cas de résultats satisfaisants.
Pour le Dr Fernandez, même avec une efficacité limitée, «on influencerait forcément le chiffre de mortalité globale lié au palu chez les enfants de moins de cinq ans puisque ce sont malheureusement les premières victimes (…) Le vaccin doit de toute façon être intégré dans un arsenal plus vaste, il y a tout un tas de moyens de protection comme la moustiquaire imprégnée».
Au Gabon, le paludisme est l’une des principales causes de mortalité, avec un taux d’hospitalisation dû au paludisme proche de 70%.