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Gabriel Eyéghé Ekomie perd son immunité parlementaire

C’est une grande première pour le Gabon. Alors que tout le monde doutait de la volonté réelle des sénateurs à suivre les recommandations du juge et du ministre de la Justice, le bureau du Sénat a pris la décision de lever l’immunité parlementaire de Gabriel Eyéghé Ekomie.
le bureau du Sénat a pris la décision de lever l’immunité parlementaire de Gabriel Eyeghe Ekomi © M.Torres

Cité comme commanditaire du meurtre d’une écolière de douze ans, à des fins fétichistes, le sénateur de Gabriel Eyéghé Ekomie va devoir venir se défendre devant un tribunal.

Bien peu de monde imaginait que le parti au pouvoir, ultra majoritaire au Sénat, allait livrer son camarade à la justice. Alors que certains espéraient une telle décision «pour que la peur change de camp», les tergiversations des sénateurs, leur refus dans un premier temps de prendre cette décision, puis le renvoi à leurs responsabilités par la Cour constitutionnelle laissaient penser que ces manœuvres avaient pour but d’enterrer l’affaire. Mais l’entêtement des médias à ne pas vouloir oublier cette affaire et la résurgence de crimes rituels toujours plus choquants ont eu raison de leur immobilisme. «Nous avons pris cette décision pour permettre à notre collègue d’être entendu devant la barre et de laver son honneur s’il est innocent», a précisé Mme Rogombé, présidente du Sénat.

Dans un long rapport, élaboré durant sept mois d’enquête et de débats, les sénateurs avaient recommandé de ne pas lever l’immunité parlementaire de Gabriel Eyéghé Ekomie, faute de preuve. En réalité, certains sénateurs avaient peur d’ouvrir la boîte de Pandore. Mais la ministre de la Justice, Ida Reteno Assounoué, a insisté : «Il nous faut une justice exemplaire. Nous devons permettre au sénateur d’aller se défendre devant les tribunaux pour prouver son innocence», avait-elle plaidé.

C’est à huis clos que le bureau du Sénat a pris cette décision et c’est un véritable tournant que vient de prendre la lutte contre les crimes rituels. «C’est peut être la fin de l’impunité concernant les crimes rituels, un phénomène qui a endeuillé trop de familles», a murmuré un sénateur au micro de RFI.

Tout le monde attend maintenant de voir ce que la justice fera de cette opportunité. Tout dépendra du sérieux de l’enquête menée par la police afin que cette volonté de punir, non pas seulement les exécutants, mais aussi les commanditaires de crimes rituels et vénaux, soit enfin entérinée et que l’impunité qui sévit jusqu’alors au Gabon dès qu’il s’agit de personnages hauts placés soit enfin remisée aux oubliettes de l’histoire.

Gabriel Eyéghé Ekomie est sénateur de Komo-Kango. Un détenu jugé en mai 2012 l’a cité, devant la Cour criminelle spéciale de Libreville, dans l’assassinat de Beverly Bilemba Mouanguela, une écolière de 12 ans, le 28 février 2009. Aristide Pambou Moussounda, a affirmé à la barre qu’il avait agit à la demande du Sénateur qui lui avait promis 20 millions de francs s’il lui rapportait les organes génitaux d’une jeune fille.

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