L’administrateur judiciaire de la radio panafricaine Africa N°1, en redressement judiciaire depuis un an, a été placé sous mandat de dépôt lundi «pour abus de confiance aggravé», a indiqué son avocat à l’AFP.
«Il a été placé en mandat de dépôt en fin d’après midi. Le procureur l’a reçu cet après midi et a envoyé le dossier à l’instruction pour abus de confiance aggravé. On lui reproche de s’être payé sans autorisation sur les quelques fonds qu’il avait en gestion», a déclaré son avocat Me Lubin Ntoutoum. L’administrateur, Roger-Valère Moussadji, avait été placé en garde à vue le 19 décembre et une enquête avait été ouverte sur d’éventuelles «malversations financières», d’après la procureur Sidonie Flore Ouwé.
«J’ai constaté quelques manquements, quelques malversations financières concernant l’argent que l’État avait mis à la disposition de l’administrateur», avait-elle alors déclaré. Le 20 novembre, M. Moussadji avait démenti «tout détournement», après un article paru dans le quotidien gabonais l’Union, qui affirmait que «la somme de 800 millions de francs CFA allouée par l’État en juillet (…) aurait pris une autre destination».
Les salariés de la radio à Libreville avaient entamé une grève illimitée affirmant qu’ils n’avaient pas été payés depuis plusieurs mois. «200 millions de francs CFA sur une dette de 800 millions vont être débloqués tout de suite pour éviter une rupture d’antenne avant la réunion des actionnaires, le 28 février», qui plancheront sur l’avenir de la radio, a indiqué Paul Mbadinga Matsiendi, inspecteur général des services, dans un communiqué diffusé par l’AFP.
Le redressement judiciaire d’Africa N°1 au Gabon ne concerne pas la société Africa Media, en France, qui produit le programme Africa N°1 Paris et concourt au programme international d’Africa N°1.