Prévu le 26 novembre à Libreville, le procès qui devait opposer le chef de cabinet du président de la République, Liban Soleman, à Marc Ona Essangui, membre de la Société civile gabonaise, prix Goldman pour l’Environnement en 2009, n’a finalement pas eu lieu.
C’est à la radio que Marc Ona aurait déclaré qu’Olam appartenait à Liban Soleman et Ali Bongo © gabonenervant
Selon divers témoins, Liban Soleman, n’a pas fait le déplacement au tribunal de Libreville, tandis que Marc Ona l’attendait de pied ferme. Une absence justifiée par le fait que le plaignant était représenté par son conseil. «Je rentre à peine du tribunal. Moi qui croyais que le chef de cabinet du président devait au moins se présenter en personne, mais hélas. Son avocat était bien là. Mes deux avocats se sont constitués, maître Ruphin Nkoulou du barreau de Libreville et maître William Bourdon du barreau de Paris», a écrit Marc Ona sur son mur Facebook.
«200 000 francs CFA de caution n’ayant pas été payés par le plaignant, l’affaire a été renvoyée à une date qui sera fixée par le tribunal. J’étais bien là, pas Liban Soleman. La suite on vous le communiquera», a poursuivi la figure de proue de la société civile gabonaise. «L’obligation de payer une caution pour le plaignant est une nouvelle disposition de l’article 274 du nouveau code pénal […] la partie civile n’était pas forcément avertie», a expliqué Me Nkoulou.
Est-ce vraiment le cas ? Car on n’imagine mal la partie civile ne pas avoir pris connaissance de cette nouvelle disposition qui a cours depuis une année déjà. Liban Soleman, vu la portée de cette affaire, ne tente-t-il pas simplement de faire marche arrière ? N’aurait-il pas subit les pressions du palais du bord de mer, fortement impliqué, quoi que l’on dise, dans les projets d’Olam au Gabon ? En effet, il est reproché à Marc Ona Essangui d’avoir dit lors d’un débat télévisé tenu le 9 novembre 2012 sur le plateau de la chaîne TéléAfrica lors de l’émission «Ma séquence»,
La plainte de M. Liban a été instruite pour obtenir de la justice qu’elle condamne ces accusations qui font état d’une éventuelle collusion d’intérêts entre lui-même et la société privée Singapourienne, Olam. Si jamais ce procès devait avoir lieu, Marc Ona pense que ce sera l’occasion d’«ouvrir tous les dossiers d’Olam».
«J’en fais mon serment. Qui fait quoi, qui a fait quoi, que cachent les projets, etc. Si Liban ouvre cette boîte de pandore tant mieux, on va s’engouffrer. Merci pour l’opportunité qui nous est offerte de parler de la nébuleuse Olam dans les tribunaux, d’abord gabonais, ensuite à l’international. Ça va se savoir», a-t-il conclu.