Alors que les rebelles menacent d’entrer dans Bangui, Paris appelle les parties à ouvrir sans délai les négociations.
Le président François Hollande s’est entretenu lundi 31 décembre avec son homologue centrafricain François Bozizé, appelant à « l’ouverture d’un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, notamment la rébellion », a annoncé l’Elysée.
Lors de cet entretien téléphonique organisé lundi après-midi, le président français a invité François Bozizé « à engager ce processus dans les meilleurs délais », a ajouté l’Elysée dans un communiqué.
La coalition rebelle du Séléka a demandé le départ du président, affirmant également vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75km au nord de Bangui, en réponse à la progression de troupes gouvernementales vers ses positions à 160 km de la capitale centrafricaine.
« Bozizé doit partir, c’est clair, on réclame son départ, qu’il quitte le pouvoir », a affirmé ce porte parole du Séléka, Eric Massi. Il affirme qu' »une colonne de huit véhicules (gouvernementaux) a quitté Damara pour attaquer » les positions rebelles à Sibut. On va neutraliser cette colonne comme on le fait toujours, et allons sécuriser (prendre) Damara ».
Accusation d’exactions
Dimanche, le président centrafricain François Bozizé avait offert un dialogue, proposant même la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Positionnée à Sibut depuis samedi, la rébellion n’a plus que la ville de Damara à prendre pour avoir accès à Bangui, accusant le pouvoir d’exactions sur les populations civiles et les proches de la rébellion.
« Nous en appelons aux forces africaines de maintien de la paix pour qu’elles interviennent immédiatement dans la capitale pour faire cesser les exactions et assassinats de prisonniers, ou qu’elles ne nous empêchent pas de le faire » a déclaré dans la matinée de lundi Eric Massi.
Le chef de mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), en mission de médiation en centrafrique, a appelé dimanche la rébellion du Séléka à ne pas « franchir » le verrou de Damara, affirmant que « Les forces de la CEEAC (positionnées à Damara) sont en état d’alerte maximale ».