Vianney Bopenga, gabonais, 23 ans, aurait avoué, sur son lit de mort, avoir participé au meurtre d’une femme, ainsi qu’à la profanation de plusieurs tombes dans la localité de Sindara, près de Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié. Après cette confession, il a rendu l’âme, emporté par le Boundou, un rite traditionnel du peuple Tshogo, si on en croit les ngangas du coin.
Reliquaire Tsogho © CL Katherin Escovar
A ce qu’il semble, il y a encore des peuples dont les rites et traditions gardent toute leur authenticité, notamment pour la justice occulte ou spirituelle, c’est selon. Ce serait le cas du groupe ethnique Tshogo du sud du Gabon, dont l’un des membres vient de succomber au «Boundou», un rite canalisateur qui permettrait à ce groupe d’éviter les dérives et les conflits inutiles.
Vianney Bopenga aurait donc commis, avec trois de ses compagnons, le meurtre d’une femme et la profanation d’une dizaine de tombes. Frappé d’une maladie apparemment inconnue de la médecine moderne, caractérisée par la paralysie brusque des membres inférieurs, additionnée à l’étouffement, entre autres, le jeune homme s’est décidé à raconter ce qui lui était arrivé.
Selon une source familiale proche de Vianney Bopenga, citée par le quotidien L’Union le 10 janvier 2012, avant sa mort, le jeune homme s’est confessé, indiquant notamment avoir pris part à un crime rituel à Ikobey à des fins fétichistes, mais aussi à la profanation de tombes à Lékita, un village situé au nord de la rivière Ngounié.
Dans son agonie, rapporte le quotidien, il a indiqué que ces actes étaient commandités par un commerçant malien de 29 ans, Idrissa Diawara qui, du reste, a quitté nuitamment la localité pour une destination inconnue, au prétexte qu’il allait prendre attache avec un avocat. Malgré les appels de la Gendarmerie qui a recueilli le témoignage de sieur Bopenga, le présumé commanditaire répond aux abonnés absents alors que l’on envisage de l’auditionner pour connaître sa version des faits.
Le jeune meurtrier-profanateur a indiqué avoir bénéficié de la complicité de quatre larrons qui auraient reçu chacun 30 000 francs CFA (!) pour leur basse besogne. Les maîtres-spirituels de cette localité et les voyants mis à contribution ont fini par confirmer la thèse d’une mort causée par le Boundou. Le jeune homme et ses compères auraient transgressé les règles régissant la vie en société dans la communauté tshogo en commettant des sacrilèges suprêmes, dont le meurtre et le vol. Sa mort au terme d’une maladie n’est donc qu’une sanction normale à leurs yeux. Il semblerait qu’un deuxième malfaiteur est déjà décédé. Le reste de la bande ne doit pas dormir tranquille !