Après plusieurs mois de débats, les populations des villages impactés du Haut-Ntem par le projet de plantation d’hévéa, l’administration locale et le groupe Olam ont finalement signé un contrat qui porte sur l’appui à la mise en place des infrastructures socio-économiques, à la création d’activités génératrices de revenus pour les populations locales et l’embauche prioritaire à compétence égale.
Signature du contrat Olam Rubber © D.R.
Action d’entreprise citoyenne ou carotte pour faire avancer son projet disputé d’hévéaculture dans le Woleu-Ntem ? En tous cas, l’entreprise Olam Rubber Gabon a élaboré un plan d’accompagnement social au bénéfice des populations des villages du département du Haut-Ntem impactés par le développement, en démarrage, d’une plantation de 28 000 hectares de caoutchouc.
Au terme de longues négociations entamées septembre 2011, les représentants des populations de ce département, l’administration et le groupe Olam ont signé, le 20 décembre à la mairie de Minvoul, un contrat par lequel l’entreprise Singapourienne s’engage à appuyer les populations dans la mise en place d’infrastructures sociales de base (écoles, dispensaires, logements des infirmiers et instituteurs, hydraulique villageoise, électrification publique, aires de jeux, routes, etc.), le développement d’activités génératrices de revenus (cacaoculture, caféiculture et hévéaculture villageoises, transformation des produits post-récolte, cultures maraichères, cultures vivrières, pisciculture, élevage, création de pistes d’accès aux champs, etc.) et l’embauche prioritaire à compétence égale.
Olam Rubber Gabon annonçait depuis un moment son engagement à intégrer et développer un processus de gestion durable des ressources naturelles dans la mise en place de sa plantation industrielle dans les départements du Ntem et du Haut-Ntem. Un engagement qui devait, en premier lieu, se concrétiser par une convention avec l’administration et les communautés locales concernées. Dénommé Consentement libre informé et préalable (Clip), cet engagement concerne le respect des piliers de la gestion durables des forêts : l’adéquation économique, l’équité sociale et la compatibilité écologique.
En vue d’un suivi efficient de la mise en œuvre de ce contrat et pour faciliter le dialogue entre les parties prenantes, un comité de suivi a été mis en place dans chaque village ainsi qu’un comité de pilotage regroupant des représentants des populations locales, d’Olam Rubber Gabon et de l’administration. Ce dispositif n’étant pas suffisant pour eux, les populations des villages impactés ont mis en place un collectif pour défendre leurs intérêts et négocier, lorsque besoin s’en trouvera, avec les autres parties prenantes. Ancien gendarme retraité, M. Assogho Calixte a été porté à la tête du bureau directeur de ce collectif.
En novembre dernier, Aaron Obame Nzeng, ancien magistrat à la retraite, président et porte-parole du «Collectif des populations des villages du département du Ntem impactés par le projet hévéicole d’Olam Rubber», se réjouissait déjà de l’annonce de cette série de mesures d’accompagnement qui vont «permettre d’améliorer le cadre de vie des populations, d’impulser un véritable mouvement de développement économique du département et d’éliminer le chômage et l’exode rural». Selon le Centre des jeunes dirigeants (CJD) de France, les entreprises citoyennes sont celles «qui se reconnaissent solidaires du destin de la communauté dans laquelle elles vivent». Olam Rubber Gabon semble s’y atteler. Jusqu’où ira cette entreprise dans cette voie ?