spot_imgspot_img

«Ce qui nous intéresse c’est la réhabilitation de l’Union nationale», Zachary Myboto

Après l’interview réalisée récemment par Gabonreview avec l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Gabon, Eric D. Benjaminson, à travers laquelle de nombreuses questions relatives à la politique nationale et internationale ont été abordées, Zacharie Myboto, président de l’Union nationale (UN, parti de l’opposition dissous) répond aux propos tenus par le plénipotentiaire américain concernant sa formation politique et estime que ce dernier ménage le pouvoir en place.
Zacharie Myboto lors du second anniversaire de l’Union nationale, en février 2012

Cette interview reprise par de nombreux média, autant en ligne que sur papier, a fait couler beaucoup d’encre et même de salive. Depuis lors, les propos du diplomate américain sont appréciés et commentés diversement selon qu’on se place dans un camp politique ou dans l’autre. Substantiellement, le diplomate américain avait déclaré concernant l’UN, entre autres, qu’«il est important pour l’Union nationale de considérer les efforts qui ont été faits par le gouvernement, de changer de nom ou autre et de rentrer dans la politique, même si ce n’est pas sous le nom de l’Union nationale. Quel que soit le nom, ça m’est égal. Mais il y a des opportunités et j’ai encouragé ce parti de les prendre dans le contexte où nous continuons de pousser le pouvoir de faire des ouvertures vers la démocratie».

L’hebdomadaire Echos du nord de le lundi 14 janvier 2013 donne en fait la parole à Zacharie Myboto qui estime que la «réhabilitation de l’Union nationale est une préoccupation majeure non seulement pour les dirigeants, les militants et les sympathisants de ce parti, mais aussi pour tous ceux qui, au Gabon comme à l’extérieur tiennent aux principes de la démocratie pluraliste».

Dans ce contexte, il précise que pour «le gouvernement, l’Union nationale c’est la peste, c’est aussi le parti qui lui donne des migraines et dont il ne veut pas entendre parler». Au regard de ce propos, la réhabilitation de l’Union nationale sonne comme une question d’honneur pour ses dirigeants et ses militants et sympathisants. Ceci du moment où ils ont été suspendus et interdit de participer au débat politique et de se présenter à des élections politiques.

«Quand monsieur l’ambassadeur parle de changement de nom, je voudrais lui rappeler, parce que nous en avions déjà discuté, les dispositions de la loi n°16/2011 relative aux partis politiques. Cette loi interdit aux membres fondateurs ou dirigeants d’un parti ou groupement de partis politiques dissous d’exercer des fonctions de responsabilité au sein d’un autre parti pendant cinq ans à compter de la date de la dissolution. Cela signifie que nous, les dirigeants de l’Union nationale, ne pouvons pas du tout créer de parti politique pendant cinq ans», a-t-il expliqué avant d’ajouter : «nous craignons que l’ambassadeur se mette en obstacle quand il tient un tel langage».

«A l’Union nationale, nous décrions les dispositions de cette loi qui nous vise clairement et qui fait de nous des gens bannis publiquement. C’est injuste, c’est scandaleux et nous ne l’acceptons pas», a-t-il déclaré catégorique.

En relavant le fait que les États-Unis, comme la France, représentent de grandes démocraties, le président de l’UN souligne qu’en tant que «représentant d’un pays qui est une grande démocratie, face à une mesure injuste, monsieur l’ambassadeur devrait plutôt nous aider à faire en sorte que l’Union nationale soit rétablie, au lieu de nous proposer le contraire».

«L’ambassadeur nous demande d’éviter la violence implicite dans la question du tribalisme ou de l’ethnisme. C’est pour cela que nous rappelons que non seulement à nos militants, mais aussi à tout gabonais que le Gabon est un et indivisible. Celui qui pense le contraire se trompe, quel qu’il soit, à quelque niveau qu’il se trouve, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition», a soutenu dans ces colonnes, le leader de l’UN.

M. Myboto qui invite les Gabonais à aller s’inscrire sur les listes ouvertes pour la tenue de la Conférence nationale souveraine, estime en outre que l’ambassadeur des USA ménage le pouvoir en place. «Nous sommes donc en droit de se demander si son rôle dans la situation comme celle-là est de ménager le pouvoir, surtout en lui faisant ce genre de propositions et de s’en satisfaire».

«Cela signifie pour l’ambassadeur qu’il faut réduire l’opposition à accepter la volonté du pouvoir et à le suivre les yeux fermés. Évidemment, l’Union nationale ne peut y adhérer. Ce n’est pas possible», a-t-il conclu tout en indiquant qu’une «Conférence nationale souveraine aura bel et bien lieu».

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES