Les vœux au couple présidentiel gabonais ; la visite officielle du Premier Ministre Turc à Libreville ; les pourparlers sur la crise centrafricaine dans la Capitale gabonaise, ainsi que l’agenda janvier 2013 du Président Ali Bongo Ondimba, ont été les sujets au menu de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire animée par Alain-Claude Bilié Bi-Nze, Porte parole du Chef de l’Etat gabonais, le lundi 14 janvier dernier, à Libreville. A-t-on constaté.
« L’activité à la Présidence de la République a surtout été marquée en ce début d’année par la série des vœux présentée au Chef de l’Etat par les forces vives de la Nation. Pendant deux jours, le corps diplomatique, le Gouvernement et l’Administration Centrale, le Conseil National de la Communication, le Conseil Economique et Social, la Mairie de Libreville1, le Senat, l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle et le corps judiciaire, les Confessions religieuses, les Confédérations syndicales, les Forces de Défense et de Sécurité, la Présidence de la République et la Presse se sont soumis à cet exercice républicain et à l’occasion, ils ont présenté à Monsieur le Président de la République, ce qu’a été pour eux l’année 2012 et décliner leurs attentes pour 2013 », a dit le Porte parole.
« En réponse à toutes les allocutions prononcées, le Président de la République, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, pour sa part, a réaffirmé, comme il l’a fait lors de son discours à la Nation le 31 décembre dernier, sa détermination à engager et maintenir notre pays sur la voie des réformes qui touchent notre vie nationale et son ouverture au dialogue avec toutes les forces vives de la nation. Ces réformes sont aussi bien politiques, sociales qu’économiques. Au plan politique, le Président de la République, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a annoncé en ce début d’année d’importants rendez-vous. Il y a tout d’abord la convocation, autour du Premier Ministre, des partis politiques de la Majorité et de l’Opposition pour statuer sur la mise en place effective de la biométrie dans notre système électoral afin de minimiser les contestations postélectorales. Il y a ensuite, dans l’optique de la reprise des activités du Conseil National de la Démocratie, la révision des textes fondateurs de cet organe, en l’occurrence la loi n° 13/96 du 15 avril 1996 pour tenir compte des nouvelles missions de tribune de dialogue politique qu’elle est désormais appelée à jouer », a-t-il ajouté.
A en croire l’orateur, le calendrier politique de 2013 prévoit aussi de mener une réflexion globale sur les partis politiques, leur vie, leur fonctionnement et leur contribution effective à l’expression du suffrage universel et à la vie de la Nation.
D’autres concertations portant sur des sujets comme la représentativité des femmes et des jeunes, celle de l’unité nationale, de la lutte contre le tribalisme et autres sont également envisagées.
Au plan économique et social plusieurs mesures ont été annoncées avec une mise en œuvre effective cette année. Au nombre de celles-ci, on peut citer : le transfert des compétences de la CNSS vers la CNAMGS en ce qui concerne les prestations de santé et de maternité. Ce transfert doit s’accompagner des opérations d’immatriculations des salariés du secteur privé afin de parachever la mise en place du système de couverture maladie universelle dans notre pays ; La mise en place d’un organisme autonome de protection sociale chargé de la gestion des retraites ; La reconduction des mesures de suspension des droits et taxes sur certains produits de consommation courante ; La création d’un corps civil dénommé « les Volontaires de l’Emergence » ; creuset au sein duquel la jeunesse gabonaise devra apprendre à forger son lien avec la Nation ; La création d’un « Panier Minimum Vieillesse » ; aide destinée à accompagner les personnes du troisième âge n’ayant ni revenu, ni enfant pouvant subvenir à leurs besoins.
Il est également à noter que le Président de la République, a fait savoir le Porte parole, a donné des réponses précises à chacun des intervenants lors de la cérémonie de présentation de vœux; réponses allant non seulement dans le sens de l’amélioration des conditions de travail globales de nos institutions et administrations pour une plus grande efficacité dans la gestion des affaires publiques, mais aussi et surtout dans la recherche de la satisfaction des besoins et du mieux-être des gabonaises et des gabonais.
Comme annoncé lors de la conférence de presse du 28 décembre 2012, le Président de la République a reçu en tête-à-tête, le 07 janvier dernier le Premier Ministre de la Turquie, Recep TAYYIP ERDOGAN.
Accompagné d’une forte délégation composée de Ministres et d’hommes d’affaires, le Premier Ministre turc s’est en effet entretenu avec le Président Ali BONGO ONDIMBA le 07 janvier 2013 avant d’être reçu, dans une rencontre élargie aux collaborateurs et divers experts, par le Premier Ministre gabonais, Raymond NDONG SIMA.
A la suite de cette réception, le Premier Ministre turc s’est rendu à l’Assemblée Nationale où il a été reçu par le Président de cette institution, Guy NZOUBA NDAMA pour une adresse sous forme de déclinaison des ambitions de la Turquie pour le Gabon et pour l’Afrique.
D’après Alain-Claude Bilié Bi-Nze, le Premier Ministre turc est arrivé au Gabon après que les experts des parties gabonaise et turque se soient réunis quatre jours durant en vue de parachever leurs points de vue.
« Précisons que la coopération avec la Turquie ouvre des opportunités à notre pays d’autant que ce pays est une puissance économique avérée qui occupe une place de choix en Europe, elle exporte vers plus de 200 pays à travers le monde et produit un volume d’échanges de près de 300 milliards de dollars US », a-t-il le Porte parole.
Et de poursuivre : « Contrairement à plusieurs Etats au monde où la fin des années 70 a vu la chute de plusieurs économies, la Turquie a entrepris dans 86 pays, près de 6.000 projets pour un montant total de près de 188 milliards de dollars américains ».
Avant d’ajouter : « A ce jour, la Turquie occupe selon le critère d’attractivité, le 23ème rang mondial et le 9ème en ce qui concerne les marchés émergents. Depuis un peu plus de douze ans, les relations diplomatiques entre le Gabon et la Turquie ont été consignées dans un Accord général de coopération commerciale, économique, culturelle et technique signé le 21 septembre 2000 à Libreville. A l’issue de la signature de cet accord, les relations entre les deux pays se sont enrichies de dix (10) instruments juridiques dont cinq (5) pendant le second semestre de l’année 2012. A savoir : un accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements ; Un accord de coopération technique dans le domaine des infrastructures ; Un protocole d’entente relatif à la coopération entre l’Académie diplomatique du ministère turc des Affaires étrangères et le ministère gabonais des Affaires étrangères; Un accord entre l’Agence de normalisation et de transfert de technologie du Gabon (ANTT) et l’Institut de normalisation de la Turquie (TSE) ; Un accord commercial aérien.
Pendant les différents forums économiques qui ont été organisés à Libreville et à Istanbul, a-t-il renchéri, plusieurs accords ont été également signés entre les deux pays, notamment : Cinq (5) contrats entre l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT) et cinq (5) sociétés turques pour la construction d’habitations ; La créature d’une joint-venture à Mouila, pour la transformation du bois ; La mise en œuvre d’échanges réguliers entre les deux chambres consulaires ayant permis l’ouverture d’un bureau régional de la société turque Yildirim.
Enfin, lors de la récente rencontre le 07 janvier 2013 entre les autorités gabonaises et turques, trois (3) accords ont été signés à savoir : Un accord en matière de sciences, de santé et de médecine ; Un accord en matière d’agriculture ; Et un accord relatif à la suppression des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques. Ali BONGO ONDIMBA.
Sur tout autre plan, au terme des négociations menées du 08 au 11 janvier à Libreville, sous l’égide de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), entre les différentes parties de la crise Centrafricaine, un accord dénommé « Accord politique de Libreville sur la résolution de la crise politico-sécuritaire en République Centrafricaine » a été signé à l’aboutissement des échanges.
A titre de rappel, les discussions qui ont démarré le mardi 08 janvier par la réunion des Ministres des Affaires Etrangères des pays membres de la CEEAC, se sont poursuivies à la Cité de la Démocratie le mercredi 09 janvier, par la réunion du Comité de suivi de l’Accord Global de Paix signé en juin 2008 dans la capitale gabonaise.
Après ces différentes rencontres, le Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEEAC ouvert le jeudi 10 janvier pour clore les négociations, s’est finalement poursuivi le vendredi 11 janvier 2013 à Libreville.
Présidé par le Président Denis SASSOU NGUESSO, le sommet des Chefs d’Etat a réuni autour de la table les différents protagonistes de la crise, à savoir : la délégation de la majorité présidentielle centrafricaine en présence du Président François BOZIZE ; l’opposition démocratique ; les mouvements politico-militaires non-combattants ; la coalition de la SELEKA menée par M. Michel DJOTODJIA.
« Les échanges qui se sont déroulés en présence de nombreux diplomates et observateurs de la société civile centrafricaine ont révélé la volonté réciproque des parties à ramener la paix et la sécurité en République Centrafricaine.
L’accord signé à Libreville s’appuie sur les dispositions de la Charte des Nations Unies, sur l’Acte constitutif de l’Union Africaine et du Protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité (COPAX) de la CEEAC sur la condamnation des changements anticonstitutionnels de Gouvernement et la doctrine africaine des valeurs partagées », a indiqué l’orateur.
L’accord prévoit entre autres clauses : le maintien du Président en exercice jusqu’au terme de son mandat en 2016 ; la formation d’un gouvernement d’union nationale d’une durée de 12 mois, éventuellement renouvelable, avec un premier ministre, chef du gouvernement, issu de l’opposition ; le maintien de l’Assemblée Nationale dans ses prérogatives jusqu’aux prochaines élections législatives anticipées ; l’engagement de retrait des forces de la coalition SELEKA des villes occupées et l’abandon de la lutte armée ; la dissolution des milices sur l’ensemble du territoire national.
« Afin d’accompagner ce processus, les Etats membres de la CEEAC vont œuvrer avec le gouvernement centrafricain pour le retrait progressif de toutes les troupes étrangères non communautaires en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain. Au sortir des négociations de Libreville qui ont été un succès diplomatique pour le GABON, l’Afrique peut se féliciter de l’aboutissement des négociations, et saluer, à l’instar de la communauté internationale, la maturité des protagonistes qui ont privilégié l’intérêt supérieur de la Nation centrafricaine, avant toute autre considération », a conclu le Porte parole.