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Tropicale Amissa Bongo : Frédérique Robert, le Belge d’Ebolowa

Courue sur 149,2 km entre Bitam (Gabon) et Ebolowa (Cameroun), la 1ère étape de la Tropicale Amissa Bongo, édition 2013, a été remportée par le Belge Frédérique Robert (Lotto) qui a devancé au sprint Yohann Gène (Europcar) et l’Italien Andréa Francesco Palini (Lampre).

L’arrivée de l’étape Bitam-Ebolowa (Cameroun), le 15 janvier 2013 © Arias Danger Aimée/Gabonreview

Du haut de ses 23 ans, l’homme du jour s’est montré satisfait, affichant de l’optimisme pour la suite : «C’était très bien. Mon équipe a travaillé pour moi. J’avais beaucoup de confiance, parce que, avec une équipe comme celle à laquelle j’appartiens c’est facile de gagner, surtout au sprint. Donc, je suis heureux. Je ne suis pas le leader de l’équipe mais je suis son sprinteur pour cette Tropicale».

Durant l’étapeBitam-Ebolowa © Arias Danger Aimée/GR

Durant l’étape, les professionnels s’étaient montrés pourtant très discrets laissant l’initiative aux équipes africaines qui n’en demandait pas tant. Dès le premier kilomètre, c’est ainsi un coureur gabonais Ephrem Ekobena qui tentait de prendre la poudre d’escampette. On le retrouvait un peu plus tard dans une grande attaque menée à vive allure par les meilleurs africains comme Merhawi Kudus le jeune espoir érythréen mais aussi le Marocain Soufiane Haddi, l’Ethiopien Estifanos Gebreselassié. Rattrapé par un autre groupe de coureurs, Ephrem Ekobena attaqua à nouveau vers la fin de l’étape en compagnie du Burkinabé Harouna Ilboudo alors que la course avait franchi la frontière avec le Cameroun. Les deux compagnons ne ménageaient pas leurs efforts pour filer vers l’arrivée à Ebolowa mais ils étaient rattrapés par un homme seul, l’Algérien Azzedine Lagab qui tentait à son tour de gagner l’étape. Mais lui aussi devait buter face au destin. Le peloton qui sentait bien que l’écart n’était pas encore trop conséquent, autour d’une minute, se mit en tête de préparer sérieusement le sprint. Plusieurs équipes étaient intéressées à ce scénario, et évidemment les équipes professionnelles. L’équipe Europcar fut la première en action pour porter Yohan Gène vers le succès. Mais le sprinter belge Frédérique Robert était lui aussi à l’affût et se dégageait proprement du groupe à cinq mètres de l’arrivée pour ne plus être doublé par le Français. Le Belge tenait là une belle revanche deux ans après sa déconvenue ici même à Ebolowa.

Le jeune coureur qui a fait ses débuts professionnels en 2011 avec la Quick-Step, était déjà arrivé à Ebolowa il y a deux ans, en 2011. Il s’était alors classé 2e juste derrière le second du jour, Yohann Gène, qu’il a battu cette fois. Au sujet de celui-ci, Frédérique Robert raconte : «Je savais que Gène avait un avantage sur moi car il avait déjà gagné ici, il était en confiance. Mais j’avais gardé quelques souvenirs du final de cette étape. Je ne voulais pas commettre les mêmes erreurs qu’en 2011 où j’avais été surpris par le dernier virage.»

Frédérique Robert qui était arrivé 3e sur la 5e étape la Tropicale Amissa Bongo, Lambaréné-Kango, en 2011, a annoncé la couleur : «je voudrais gagner le plus d’étapes possible. Je n’ai pas d’ambition sur le classement général.»
L’optimisme Camerounais !
A Ebolowa, Yves Ngue Ngock, principale figure des Lions du cyclisme, est arrivé 28e. Ce qui n’est pas mal selon Thomas Siani, coach de cette équipe : «Je suis content des gars. Il y en a un qui a fait une échappée de plus de 90 km, ce qui est tout de même impressionnant. A l’arrivée, il y en a au moins trois qui sont arrivés dans le paquet. Ce qui nous donne déjà un bon classement par équipe au niveau africain. Deux autres ont chuté à quelques 2 km de l’arrivée. Mais, c’est cela aussi la compétition. Demain est un autre jour.»

Pour sa part, Yves Ngue Ngock, bien connu sur les pistes du Gabon pour sa combativité, pense que sa course «a été passable, parce qu’aujourd’hui j’ai essayé des coups. Malheureusement, le peloton était très tendu, il ne laissait personne partir mais j’ai fait presque 91 km d’échappée. Mais l’arrivée était très secouée. Je n’ai pas su me positionner comme il fallait parce que j’évitais également une chute. Mais je pense que demain sera une bonne étape pour nous. On va essayer, on connaît un peu bien le terrain. D’ici deux à trois jours, la fatigue va commencer à gagner les jambes et on verra les vrais coureurs.» Impossible n’est pas camerounais, a-t-on coutume de dire de ce côté du pont d’Eboro.

Pour la première fois depuis la création de la Tropicale Amissa Bongo, un Gabonais a endossé le maillot de meilleur grimpeur : Ephrem Ekobena. Il a dédié son trophée à toute l’équipe du Gabon, réunie en seule cette année, qui lui a «permis de revenir», selon sa propre expression. Le jeune homme estime que le «niveau du cyclisme gabonais a évolué», même s’il reste un peu dans l’esprit du Baron Pierre de Coubertin qui pensait que «l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu». Ekobéna s’explique : «On ne nous demande pas d’aller décrocher la lune, mais de donner le meilleur de nous-mêmes. Et aujourd’hui, Dieu m’a permis de gagner cette belle tunique. Il faut dire que mon échappée était un coup d’audace personnel mais aussi d’équipe. Il fallait qu’un Gabonais soit aujourd’hui dans l’échappée et j’ai donné la 1ère attaque du jour. Ensuite Ghislain est parti, puis Frédéric. Si cela n’a pas donné, lorsque deux pros sont partis, je me suis lancé. Je déplore quand même que mes coéquipiers d’échappée n’aient pas pu collaborer pour un relais avec moi. J’ai une pensée pour le Burkinabè qui a donné le meilleur de lui-même. Mais, on savait qu’à tout prix ça devait revenir. L’essentiel pour moi était d’obtenir ce maillot.»

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