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Crise au Mali : La communauté malienne du Gabon loue l’action de la France

L’intervention de la France au Mali, lancée depuis le 11 janvier dernier pour chasser les islamistes est très approuvée par la communauté malienne vivant au Gabon. Plusieurs d’entre eux se sont exprimés sur cette crise dans un micro trottoir réalisé par notre rédaction.
Habib Sylla : Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur
« Je suis très comblé et satisfait. C’est vrai que la communauté internationale nous a toujours soutenue, puisqu’il y a une résolution des Nations Unies, mais, malheureusement qui n’était pas palpable. Je crois que cela fait bientôt dix mois que notre territoire est occupé par ces bandits venus de je ne sais où.
Je vous avoue que face à leur force de feu et leur nombre, notre armée, compte tenu de toutes les difficultés rencontrées, ne pouvait faire face; d’où l’aide de l’extérieur qui a tardé de venir. Il a donc fallu le courage du président français, François Hollande, à qui nous rendons un hommage très soutenu, parce que la France l’a fait amicalement dans le cadre de la coopération qui unit les deux pays. Tous les maliens sont reconnaissants à la France pour tout ce soutien.
Je pense aussi que vu l’ambition qui anime ces gens, ils n’allaient pas seulement s’arrêter en Afrique de l’Ouest. Un de leurs porte-paroles disait un jour qu’ils iront en Europe et même aux États Unis. Donc, c’est vous dire que ce sont des fous qui ne savent même pas ce qu’ils veulent. Leur seul objectif est de nuire et ils sont formés pour cela.
Le fait que la CEDEAO s’est levée comme un seul homme pour nous assister est à féliciter. C’est vrai que les Chefs d’Etats ont compris que ces gens-là sont au Mali aujourd’hui, mais que leurs ambitions ne se limitent pas seulement dans notre pays, du moment où on ignore leur provenance. D’aucuns viennent de l’Afghanistan, d’autres de l’Irak, de la Syrie et de la Lybie pour la plupart d’entre eux.
Donc, nous ne pouvons que saluer l’Union de la CEDEAO autour du Mali. Ce qui est tout à fait un exemple à suivre car, vous-vous rappelez, il y a quelques jours, la République centrafricaine a failli connaitre la même situation et vous avez vu la promptitude avec laquelle les pays de la CEMAC se sont mobilisés autour de la crise en centrafricaine en envoyant plus de 700 soldats en trois jours pour calmer l’hémorragie. En Afrique, on doit servir d’exemple car trop trainer permet à l’ennemi de se rassurer, de s’installer et de s’enraciner à tel point qu’il devient difficile de le débouter.
Vous savez que ces gens sont partout. Si on parle d’eux au Nigéria, c’est qu’ils peuvent facilement accéder au Cameroun et qui dit Cameroun, dit forcement Gabon, dit l’Afrique centrale et de l’Ouest, car le Nigéria est frontalier au Bénin, au Togo, au Niger etc.
La, ils se sont éparpillés et en plus ils ont eu le temps de bien connaitre le terrain et personne ne connaît avec exactitude leur point de chute. Donc, tout le monde doit garder l’œil ouvert. Que tous les Chefs d’Etats africains se tiennent la main. Je sais que ce n’est pas facile, mais avec la volonté et l’unité comme c’est le cas présentement, je crois que nous arriverons à éradiquer ce fléau des temps modernes ».
Kanté Mamadou : Pousseur de brouettes au marché Mont-Bouet de Libreville
« On salut l’initiative et le courage du président français, François Hollande, qui a agi au nom de l’amitié entre les deux pays. Le Mali seul ne pouvait pas faire face aux islamistes armés. Que Dieu aide le Mali à sortir de cette crise qui nous affecte tous, car nous avons tous de la famille dans ces régions aux mains des rebelles ».
Ibrahim Doumbia (commerçant à la gare routière de Libreville)
« Nous nous sentons mal de vivre cette situation loin de nos familles. La situation critique du Mali me donne l’insomnie. C’est pourquoi je remercie la communauté internationale pour son intervention avec en tête la France et la CEDEAO. Pour l’instant notre seul souhait est que le Mali retrouve d’abord sa stabilité, le reste on verra après ».
Diakité Ibrahima : propriétaire d’une quincaillerie au marché Petit-Paris de Libreville
« La situation du Mali vécue depuis le Gabon nous préoccupe beaucoup. Depuis 38ans que je vis au Gabon, jamais le Mali n’a sombré dans une telle situation. La communauté internationale avec en tête la France nous a beaucoup aidé et on ne pourra jamais trouver des mots justes, ni d’argent pour payer ce pays, malgré le fait que nos tirailleurs aient combattu à leurs côtés par le passé. Sans l’aide de nos amis français, peut-être que le Mali allait être rayé de la carte ou changer de nom aujourd’hui. Pire, la situation du Mali pouvait déstabiliser toute l’Afrique de l’Ouest y compris l’Afrique centrale. Au sortir de cette crise, je souhaite que les militaires restent dans leurs casernes. Les militaires qui faisaient l’orgueil ont compris que si ce n’était pas Dioncounda qui avait appelé à l’aide, peut-être qu’on ne parlerait plus de ce pays aujourd’hui. L’armée malienne, elle-même divisée, ne pouvait contenir ces voyous armés jusqu’aux dents. Même l’Afrique qui a eu la volonté de nous aider n’a pas pu mettre en œuvre une stratégie concrète pour parer à toute éventualité avant que ces gens ne viennent à Bamako, car ils pouvaient même s’emparer de la capitale malienne en trois jours.
La volonté ne suffit pas sans les moyens, face à une telle situation. Le Mali est un pays pauvre. Personne aujourd’hui ne peut dire que la France a aidé notre pays à cause de son pétrole ou de je ne sais quoi? Mais bien au contraire, la France qui nous a colonisé, a eu pitié de nous. C’est la seule raison, car je n’en vois pas une autre ».

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