Le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), Vincent Lebondo Le-Mali, via les colonnes du quotidien L’union de ce mardi 15 janvier 2013, parle en filigrane de l’affaire de corruption qu’il y a eu au ministère des hydrocarbures et qui mettent en cause l’actuel ministre de l’Agriculture, Julien Nkoghé Békalé.
Le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), Vincent Lebondo Le-Mali © D.R.
Même si le président du CNLCEI ne cite nommément personne dans les détournements, dénoncés par la presse depuis quelques semaines, concernant le département ministériel des hydrocarbures et des Mines, géré en son temps par Julien Nkoghé Békalé, il n’en demeure pas moins qu’il a correctement expliqué les mécanismes qui amènent à accomplir une saisie des biens et un gel des avoirs.
Il faut noter que dans sa publication du 29 décembres 2012, Gabonreview, citant l’hebdomadaire Echos du Nord qui fournissait abondamment les chiffres et les noms des personnes intéressées par ce dossier, indiquait que le ministre «Julien Nkoghé Békalé est depuis quelques semaines dans le viseur de la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite». Car, indiquions-nous, depuis les États-Unis d’Amérique où il se trouvait, le membre du gouvernement avait eu «le plus grand mal à accéder à ses comptes logés au Gabon» du fait que tous ses avoirs avaient été saisis. On lui reprocherait d’avoir dépensé 500 millions de francs CFA sans justificatifs.
Pour Vincent Lebondo Le-Mali, qui ne nie pas que son institution a engagé une telle procédure à l’encontre de ce membre du gouvernement et de ses présumés complices, «lors que les faits sont établies et les procès-verbaux dressés, des mesures conservatoires sont systématiquement prises pour sécuriser les fonds et les biens identifiables avant qu’ils ne disparaissent. La personne mise en cause est chargée par la loi d’établir l’inventaire de ses biens et avoirs.»
«Tous ceux qui ont trempé dans la corruption et les mauvaises pratiques seront certainement rattrapés, le moment venu et la justice sera rendue au nom du peuple gabonais. Ceux qui sont cités ne sont pas les seuls; ce département ministériel a le malheur d’être ciblé par la presse pour des raisons que nous ignorons. Et puis, il fallait bien commencer quelque part», a-t-il précisé.
Pour apporter davantage de réponses aux interrogations du peuple qui suit le déploiement de cet organisme depuis sa mise en fonction et attend toujours des résultats concrets, le président du CNLCEI a indiqué que des communications vont s’intensifier. «Nous allons renforcer la communication sans faire des instructions spectacle à la télévision ou sur tout autre organe de presse», a-t-il dit.
L’actuel ministre de l’Agriculture est la première personnalité, si les faits sont avérés, à être épinglée par cette institution. Du coup, les Gabonais qui attendent des sanctions contre les criminels économiques, commencent à espérer que de nombreuses autres hautes personnalités dont les noms sont souvent cités dans des détournements soient aussi interpellées ou au moins inquiétées.