176 kilogrammes d’ivoire représentant 18 défenses d’éléphants (donc 9 animaux abattus), ont été saisis mardi dernier au port de Libreville par les éléments de la police judiciaire (PJ), lors d’une opération menée dans le cadre du projet d’Appui à l’application de la loi sur la faune (AALF), partenariat entre les le ministère des Eaux et Forêts et l’ONG Conservation Justice. Deux trafiquants ont également été interpellés.
Cette confiscation d’ivoire, de même que l’arrestation de ces deux trafiquants constituent manifestement un triste record à Libreville et rappellent une fois de plus la gravité du trafic d’ivoire.
Il s’agit d’un réseau important qui organise la réception d’ivoire en provenance de tout le pays pour le transporter ensuite par bateau vers l’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence le Nigéria et le Bénin dans ce cas précis. Le bateau concerné est l’Emiliana Carneiro et les deux personnes arrêtées travaillent pour cette compagnie. L’un est Togolais et responsable du magasin et des bagages, alors que l’autre est Gabonais originaire de Sao Tomé, et représentant local de la compagnie exploitant ledit bateau. Les deux individus utilisaient leurs positions pour organiser divers trafics, et en particulier celui de l’ivoire.
Suite à leur arrestation, le bateau a été fouillé de fond en combles sous l’autorité du Procureur de la République par les douanes, les Eaux et Forêts, la gendarmerie, la police et les écogardes de l’ANPN (Agence Nationale des Parcs Nationaux). De la chair et des ailerons de requins ont aussi été trouvés, mais pas d’ivoire additionnel. Il est en tout cas probable que ces bateaux, peu contrôlés, soient utilisés pour les trafics en tout genre.
Une fois l’ivoire transporté en Afrique de l’Ouest, les réseaux de trafiquants ont plus de facilité pour le sculpter sur place ou l’envoyer directement vers l’Asie depuis Calabar au Nigéria, Cotonou au Bénin ou encore Lomé au Togo.
Le trafic d’ivoire reste très lucratif car les coûts pratiqués s’avèrent toujours plus élevés. Dans certains pays, ces coûts sont beaucoup plus élevés qu’au Gabon. C’est pourquoi de nombreux étrangers transportent clandestinement ces produits vers ces destinations, dont la plus importante est au final la Chine.
Les deux indélicats ont été déférés devant la justice ce vendredi 25 janvier pour répondre leurs actes. Ils risquent de lourdes peines de prison et de fortes amendes.
Rappelons en effet que la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées sont interdits et que les infractions vis-à-vis de ces espèces sont punies de 3 à 6 mois de prison avec des amendes allant de 100 000 à 10 millions de francs. Ces peines sont considérées comme peu dissuasives et devraient être renforcées prochainement.